Que faire quand vous êtes un Dieu, que rien ne vous résiste, que vous pouvez tout avoir instantanément, que vous surplombez l’Humanité parmi les vôtres et que… Que vous vous emmerdez comme un rat mort ? Awaken Realms Lite dispose de la réponse avec Flick of Faith.
22 vl’a les Flick…
Rassemblés quelque part sur l’Olympe, les dieux faisaient triste mine. Sortant tout droit d’une réunion trimestrielle avec leurs actionnaires au cours de laquelle ils avaient dû faire face à des résultats plus que mitigés avec une tendance soutenue à la baisse, ils avaient qui plus est fait l’amer constat que siéger au sein de l’alpha & oméga club n’avait plus grand chose de folichon. Le titre de Dieu sur une carte de visite faisait évidemment toujours son petit effet, mais force était de constater que l’on s’en lassait très vite… Être un dieu, c’était peut-être top pendant les croisades, mais en 2019, c’était vraiment tout moisi. Aussi, lorsque les collègues débarquèrent pour proposer une petite compète maison, cela ramena un peu de baume au cœur à toute la smala divine.
Certains parmi eux avaient déjà joué la carte du prophète par le passé et ça leur avait plutôt bien réussi ; il n’y avait donc pas de raison pour que ça ne fonctionne pas à nouveau ! Outre le fait évidemment qu’à l’époque, en plus de se balader les fesses à l’air une fois sur deux, il n’était alors pas encore question de Netflix voire d’Amazon Prime… Qu’à cela ne tienne… Il était temps de passer à Netflick !
Netflick of Faith, tu joueras (11e commandement)
Flick of Faith est un jeu de majorité et d’influence à la sauce pichenette conçu par le trio Paweł Stobiecki, Jan Truchanowicz et Łukasz Włodarczyk et illustré par Dagmara Gaska (à qui l’on doit notamment Siege Storm et Heroes of History). Prévu pour 2 à 4 joueurs dès 8 ans pour une durée de partie moyenne de 20 à 40 minutes, il est édité en anglais par Awaken Realms Lite (la petite soeur d’Awaken Realms).
Globalement, chaque joueur interprètera un dieu (choisi parmi une sélection), qui s’ennuyant, décide de faire un pari avec ses alter ego : à savoir, définir qui saura fédérer le plus grand nombre de fidèles sur un archipel de 4 îles. Pour ce faire, ils disposeront d’une certaine quantité de prophètes à faire tomber de leur nuage et qui devront jouer les rabatteurs sur les 4 îles. Mais les dieux étant de joyeux petits sournois, les prophètes de la concurrence pourraient bien en prendre pour leur grade. Sans parler des temples qui pourraient surgir inopinément de terre !
La foi divine, c’est 50% de stratégie et 50% de dextérité
Les joueurs commenceront par choisir une couleur et l’un des 2 dieux qui lui est associé – masculin/féminin – disposant chacun d’un pouvoir unique. À cela s’ajouteront 5 prophètes de choc et une poignée de temples.
Une partie de FoF se divisera en 4 tours eux-mêmes subdivisés en 3 phases.
Au cours de la phase du conseil, les joueurs devront piocher 2 cartes qui modifieront quelque peu les règles du jeu, puis voter unanimement sur l’application de l’une d’elles. Cette modification entrera dès lors immédiatement en vigueur. La phase de Mission permettra ensuite aux joueurs d’envoyer à leur tour, l’un de leur prophète au front, soit pour bouter la concurrence hors d’une île, soit pour s’y installer. Pour ce faire, il s’agira de placer un jeton prophète dans le coin nuage de la carte du joueur concerné pour ensuite déplacer ce dernier à l’endroit souhaité à l’aide d’une pichenette bien placée.
Chaque île dispose d’une cité représentée par un cercle. Un peu à l’instar du curling, arrêter la course de son jeton au sein de ce dernier permettra de décrocher le jackpot : à savoir, la possibilité d’installer un temple n’importe où sur l’île. Se débarrasser d’un temple à grand renfort de pichenette prophétique s’avèrera ensuite particulièrement difficile pour les adversaires, tant le volume de la pièce est conséquent. Notez que les joueurs pourront également utiliser le pouvoir de leur dieu durant cette phase.
La dernière phase dite de conversion permettra aux joueurs de comptabiliser leurs points de victoire (prophète, temple et autres bonus). Une fois le décompte terminé, on retirera tous les prophètes de la carte pour recommencer un nouveau tour. Le joueur qui aura amassé le plus grand nombre de fidèles – octroyant ainsi des points de victoire – à la fin du 4ème tour sera déclaré vainqueur.
Se prendre pour dieu a du bon
Flick of Faith a été présenté au cours de la Spielmesse d’Essen 2019 et a littéralement fait un carton. La majorité des boutiques qui ont rapatrié quelques boîtes ont d’ailleurs très rapidement affiché une rupture de stock.
Pourvu de règles simples et d’un matériel de qualité, Flick of Faith a immédiatement séduit par ses illustrations cartoonesques et son côté FFF (Fun, Familial et Funky) mais pas que ! Le jeu offre véritablement une dimension stratégique qui titillera bien d’autres catégories de joueurs du monde ludique, notamment les amateurs de Flick’em Up…
On regrettera peut-être la taille maousse de la boîte du jeu qui n’a pas vraiment lieu d’être, un format que les amateurs de meuble suédois en herbe verront peut-être d’un œil plus critique et le prix relativement conséquent (~40€) cependant justifié par son contenu (jetons en bois, cartes de bonne facture), choix appréciable dans un monde où la question écologique n’a jamais été aussi présente. Alors si en plus, il est possible de se la jouer dieu écolo… What else ?