Bouillabix, natif de Massilia s’est lancé récemment dans le commerce. Avec son investissement de base, le consul lui a permis d’ouvrir son premier étal dans le célèbre marché de sa ville natale. Rapidement, il se rend compte que la concurrence est rude et que les poissons arrivant des bateaux de pêche ne sont pas toujours bon marché. Il va falloir jouer des coudes surtout que son voisin Filoutatix tente de lui faire fermer son étal afin de pouvoir récupérer sa clientèle ! Heureusement qu’il a réussi à s’attirer les faveurs du Dieu Pluto !
Massilia, la belle, la magnifique ! Vous voilà propulsé au marché de l’ancienne Marseille dans l’antiquité. Durant cette époque, toute la Gaule est occupée par les Romains… « Toute ? Non ! Un petit village d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petitbonum… »
Revenons à nos poissons ! Avec Massilia, vous incarnez un marchand et votre but est de vous enrichir via l’ouverture de commerces dans le marché du vieux port et la gestion des produits qui y sont mis en vente. Bien sûr, les clients devront être attirés et trouver leur bonheur dans vos étals. Il faudra également faire attention au Consul envoyé par l’Empereur pour récupérer une taxe et si besoin fermer vos étals.
Massilia est un jeu de société et bien entendu, seul votre imaginaire sera propulsé dans l’antiquité. L’opus est le fruit du travail d’Alain Epron que l’on connaît déjà dans le paysage ludique et qui était entre autre aussi aux commandes du jeu Vanuatu, chez le même éditeur. Massilia est illustré par Maxime Brienne et édité par Quined Games dans la jolie collection des Master Print. Il est prévu pour 2 à 4 marchands pour des parties allant d’une à deux heures.
Mais sans plus attendre, rendez-vous en bord de mer pour un explicatif du jeu…
Hô peuchère, du pastaga !
Votre but dans Massilia est de devenir le marchand ayant la meilleure réputation (points de victoire) de tout Marseille. Pour cela vous allez devoir développer des étals sur le marché, acheter des marchandises et essayer de les revendre au meilleur prix.
Vous jouerez 7 tours (représentant les jours de la semaine) et chaque tour est séparé en 3 phases : deux phases de maintenance/initialisation ainsi qu’une phase d’action qui est la phase principale du jeu.
Massilia se base sur un principe de choix de dés. Dans la seconde phase, vous lancerez les dés en les plaçant en fonction de leur couleur. Dans la troisième phase, chacun votre tour, vous allez devoir sélectionner un dé parmi ceux disponibles. La couleur des dés (4 couleurs en tout) représente l’action choisie et chaque face du dé choisi permettra de déterminer la valeur liée à l’action. Les différentes actions possibles sont d’acheter des marchandises au port, de déplacer un client (qui achètera les marchandises sur un étal) ou le consul (qui ouvrira un étal, le fermera ou taxera son propriétaire), demander la faveur des dieux (cartes permettant d’agir sur certaines actions) ou encore acheter de la réputation (des points de victoire). Donc par exemple, en sélectionnant un dé beige ayant une valeur de 3, vous pouvez acheter jusqu’à 3 marchandises au port.
Et un menhir pour monsieur !
Le jeu Massilia vient avec un matériel de bonne qualité, comme nous pouvons être habitués avec les jeux édités chez Quined Games. Il y a quelques cartes, des tuiles en carton, des pièces en carton et bien évidemment un lot de kubenbois ainsi que 4 meeples en bois. La qualité est au rendez-vous et le matériel est agréable à manipuler. Une aide de jeu est prévue et disponible derrière les paravents ce qui est vraiment très bien pensé et très utile.
La direction artistique, elle a été choisie proche de la célèbre bande dessinée Astérix et Obélix. Les illustrations sont très belles et du plateau aux cartes, ce choix permet de s’ancrer un peu plus dans la thématique du jeu. Grâce aux illustrations on s’imagine arriver dans un marché chaotique à l’instar de ce qu’on peut voir dans les planches d’Uderzo et Goscinny et non sur un jeu de gestion trop sérieux. De plus, il n’y a pas de texte sur le matériel, tout est iconographié et de façon simple avec des pictogrammes qui s’intègrent bien au reste des visuels.
La thématique est bien présente dans Massilia et on cherche vraiment à développer son commerce et la peur que le consul vienne fermer nos étals reste constante. Aller faire des offrandes aux dieux pour en tirer des avantages nous permet d’entrer un peu plus dans le thème antique. La règle du jeu est très bien faite, aérée avec bon nombre d’illustrations et d’exemple. Elle se lit et s’assimile facilement. A la fin du livret, un index expliquant chacune des cartes dieux est présent afin de clarifier au maximum les règles sur les effets de ces derniers.
Au niveau de la mise en place, rien de compliqué, il n’y a pas pléthore de matériel et même si 14 étapes de mise en place sont exprimées dans la règle, cela se fait très rapidement et simplement. Pas de panique les amis ! En ce qui concerne la prise en main, elle est toute aussi aisée car le jeu repose sur le principe de choix de dés permettant de faire une action. Et cela se comprend aisément. Au niveau du scoring, le mélange en continu ainsi que les points supplémentaire en fin de partie n’est pas novateur mais toujours efficace car il traduit le fait d’avoir une stratégie à court et long terme.
Massilia trouve son originalité principalement dans le thème qui est sublimé par les illustrations. Eh oui quand on apprécie on se répète ! La mécanique des dés n’est pas forcément originale mais très efficace : il y a un peu de chaos qui peut être maitrisé par les cartes des divinités.
En ce qui concerne la partie en elle-même, on a apprécié sa fluidité. Les tours s’enchaînent assez rapidement, nous n’avons pas l’impression de nous ennuyer. Peu de complexité si ce n’est celle de trouver la meilleure stratégie pour gagner. Oui, forcément ! Il y a tout de même pas mal d’interactions entre les joueurs ; directs avec le consul qui fermera les étals des adversaires et indirects pour ce qui est des variations des points de victoire possible lors de la vente de marchandises.
On est loin d’un jeu d’ambiance, le jeu se veut sérieux, avec beaucoup de tension et des interactions qui peuvent être punitives (attention aux mauvais joueurs, on ne se fait pas toujours des amis). Il y a une forte rejouabilité car selon les choix que nous faisons ou ceux de nos adversaires, aucune partie ne se ressemble.
Il n’y a pas de mode solo pour Massilia, ni officielle ni faite par un fan. Cependant, le jeu a été réfléchi pour être jouable à deux joueurs avec une petite variante qui impose aux joueurs de commencer avec deux étals. Même si à 2 protagonistes, Massilia fonctionne très bien, il prendra tout de même son maximum d’intérêt entre 3 et 4 joueurs car une partie du jeu est liée aux interactions. Et quoi de mieux que de multiplier les joueurs pour augmenter les possibilités d’interactions ?
Pour nous, Massilia est un très bon jeu auquel nous avons rapidement envie de rejouer. Allez, par Toutatis, on retourne tous au marché !
Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.
La fiche du jeu avec les règles en français
Le site de l’éditeur Quined Games
Rédacteur de l’article : Sylvain
Informations destinées aux personnes avec un handicap
En complément à nos articles, nous transmettons ci-dessous des précisions destinées aux personnes présentant une atteinte à la santé (visuelle, auditive ou déficience intellectuelle) :
– Ce jeu demande une bonne capacité de réflexion et semble peu compatible avec une déficience intellectuelle.
– Ce jeu semble ne présenter aucune autre limitation particulière.