Kartel et DealMaker, deux jeux édités chez Helvetiq mais qui n’ont rien en commun. Si ce n’est leur format avec des boîtes un peu atypiques, mais dont le contenu a su nous charmer. Un duo de deux titres dont on a eu envie de vous parler.
Des principes tout simples mais des jeux d’une belle profondeur. Voilà un concept que l’éditeur Helvetiq utilise régulièrement dans ses opus, et pour notre plus grand plaisir. En 2018, suivant ce principe, voilà que deux titres ont fait discrètement leur sortie… Kartel, un « arrête-moi si tu peux » ultra-compétitif, et DealMaker, un jeu de négociation à la sauvage !
Regardons cela d’un peu plus près car il y en a dans ces petites boîtes…
Kartel, le crime ne paie jamais. Ou presque !
Prévu pour deux à six joueurs, le jeu est signé Reiner Knizia. Excusez du peu ! En quinze minutes, les parties sont facilement accessibles à partir de six ans. Dans ce jeu compétitif, vous devez vous lancer aux trousses des hommes de main du cartel. Mettre les grands chef en prison vous rapportera des points de victoire. Mais encore faudra-t-il que cela vous arrange.
Toutes les tuiles du jeu sont disposées en cercle autour des cinq prisons encore vides. A votre tour, vous lancez le dé pour déplacer l’enquêteur et déterminer la tuile que vous allez récupérer. Soit il s’agit d’hommes de mains (d’une certaine couleur) et vous vous emparez du jeton. Soit il s’agit d’un chef (d’une certaine couleur également) et vous le placez en prison. Quand les cinq prisons sont remplies la partie est terminée. Les tuiles en votre possession dont le chef de la même couleur se trouve en prison rapporte des points. Et celles dont le chef n’est pas en prison vous en font perdre.
A l’intérieur de la boîte, on retrouve des composants produits avec soin. Les tuiles et le plateau sont bien épais alors que les éléments en bois sont d’une solidité remarquable. Un petit sticker vient même agrémenter le détective. C’est très chouette ! Vite pris en main grâce à une règle bien écrite, le jeu se veut très intuitif et abordable. Hyper compétitif, il ne faut rien lâcher, surtout dans les déplacements vers les tuiles qui nous intéressent. On peut donc éventuellement négocier avec les autres joueurs mais l’opportunisme reste au contre de la mécanique. Une bonne gestion des risques sera également nécessaire pour rassembler efficacement ses collections de jetons.
L’expérience de jeu nous a beaucoup plu. Le jeu est léger, facile à maîtriser mais qui ne manque pas de stratégie. Une excellente rejouabilité avec la pose aléatoire des tuiles. On ne s’ennuie vraiment pas et l’intensité est forte de la première à la dernière seconde. On forge des alliances temporaires mais qui peuvent vite basculer en fonction de nos propres intérêts. Il y a bien sûr une petite part de chance avec les lancés de dés, mais on peut facilement composer avec. Kartel reste pour nous un très bon jeu qu’on prend plaisir à ressortir régulièrement.
DealMaker, un bazar organisé
Si vous aimez les chaos, ce jeu est fait pour vous ! Pour vous et pour trois à cinq joueurs dès huit ans, dans des parties d’environ une vingtaine de minutes. Un opus imaginé par Alain Rivollet, qui n’est autre que le co-auteur du jeu Concept (entre autre). Avec DealMaker changement radical puisque nous sommes sur un jeu où presque tout est permis. Plus vous troquez et plus vous aurez des chances de remporter des contrats.
Chaque joueur reçoit en main trois cartes de marchandises. Avec ces cartes, chacun est libre de les troquer comme il le souhaite et avec qui il veut. Le but du jeu étant de disposer des bonnes marchandises requises pour chaque contrat présent sur la table. Et forcément, chaque contrat permet de remporter des points de victoire. Mais un contrat peut aussi être payé avec des marchandises de valeur plus basses, pour autant qu’elles soient alors payées en trois exemplaires. En finalité, celui qui totalise le plus de points de victoire l’emporte.
Un jeu avec du matériel très épuré mais il n’y a pas besoin de plus. Un petit personnage en bois avec son sticker, 69 cartes, 24 tuiles de contrats (deal), et un feuillet de règlement. Encore une fois, la règle est de qualité et on entre rapidement dans la partie. Hô quel jeu de fourbes ! Ça oui ! Parce que finalement, ce n’est pas très compliqué vu que tout est permis. Chacun échange ce qu’il souhaite et comme il l’entend. On y a aussi joué avec de plus jeunes joueurs et vous voulez parier qu’on a même négocié le droit de dîner en échange d’un deal pas très honnête ? Et on a même pas honte ! Par contre, on a bien rigolé, et l’essentiel est là. Quoi qu’il en soit, on a vraiment apprécié cette originalité au niveau du gameplay. Cela laisse la part belle à de multiples façons d’arriver à ses fins sans forcément être limité par la règle du jeu. Très fun !
L’interaction est énorme sur ce type de jeu et la rejouabilité suit cette même ligne. La légèreté rythme la partie tout du long et toujours dans une sympathique ambiance. Par tous les moyens on essaie d’arriver à nos fins et on ne perd jamais de vue les objectifs finaux. Avec cette idée tout simple que finalement, tout peut être échangé, on se retrouve avec des parties particulièrement amusantes et parfois même très tordues. La surprise a été totale pour nous avec ce DealMaker qui cache bien son jeu. On aura forcément envie d’y revenir et le petit format pourrait bien nous accompagner dans quelques-unes de nos prochaines sorties en famille ou entre amis.
Les deux font la paire
Les deux jeux sont d’ores et déjà disponibles en boutique vu qu’édités en 2018. Pour une petite quinzaine d’euros (une vingtaine de francs suisse), vous aurez verbalement des jeux surprenants. Soit le côté très compétitif estampillé Knizia du jeu Kartel, soit la fourberie du jeu de négociation DealMaker.
Dans tous les cas, laissez-vous surprendre par ces jeux faciles à prendre en main, facile à jouer et qui selon nous, risqueront bien de faire mouche à coup sûr.
La fiche du jeu Kartel sur Board Game Geek
La fiche du jeu Deal Maker sur Board Game Geek
Le site de l’éditeur Helvetiq