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Robin Wood, prince des brigands, jeu des brillants !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 1,1K vues 11 minutes de lecture

Un sifflement aigu et en quelques secondes, voilà qu’une flèche se plante dans le tronc d’un vieux chêne. Ouf, il s’en est fallu de peu ! A cheval, l’exercice est encore plus difficile et particulièrement périlleux. Néanmoins, Sir Robin parvient encore une fois à échapper aux sbires du machiavélique shérif de Nottingham ! Très essoufflé mais le geste précis, voilà que le frêle gaillard virevolte dans les airs et se retrouve à présent presque à la cime des arbres. Hors d’atteinte, il fait enrager les troupes qui essaient tant bien que mal de lui mettre la main dessus. Robin s’en amuse et après un petit clin d’œil narquois, le voilà qui disparaît pour de bon… Aujourd’hui la récolte en pièces d’or a été plutôt fructueuse. Après une rapide répartition tous les habitants de la forêt pourront manger à leur faim !

Chers compagnons, bienvenue au cœur de la forêt de Sherwood ! Un lieu haut en couleur qui aura su faire vivre d’incroyables aventures aux petits comme aux grands. Et c’est justement le lieu idéal pour y découvrir « Robin Wood », le dernier jeu édité chez Bad Taste Games (BTG). Un opus pour deux à quatre joueurs, pouvant être pratiqué en équipe, et pour des parties d’environ 15 à 20 minutes.

Robin Wood, est né de l’imaginaire d’Alexis Campart qui nous propose ainsi de nous amuser en bluffant, en faisant preuve de déduction et en utilisant notre mémoire. Quant aux illustrations, elles sont signées « Goupil », un créatif qui s’était déjà fait connaître avec le jeu Brutus, aussi édité chez BTG.

Avec cette petite boîte de Robin Wood, il faudra être le plus rusé car dans la forêt de Sherwood, Robin et le Shérif s’y affrontent. En tant que simple citoyen, vous aiderez Robin à se débarrasser du Shérif, ou l’inverse. Avec les douze cartes du jeu, vous utiliserez les pouvoirs des différents personnages pour vous tirer d’affaire et essayer de gagner la partie. A présent, prenez votre arc et vos flèches et découvrons plus en détails la façon de jouer à Robin Wood…

Hors-la-loi pour s’amuser

Dans Robin Wood, il faudra soit démasquer Robin et ses deux compagnons, soit le Shérif et ses deux acolytes pour l’emporter. Le premier joueur qui retourne les trois cartes d’un camp ou d’un autre remporte la manche. Et le jeu est gagné lorsque deux manches sont remportées. A deux, trois ou quatre joueurs, Robin Wood se pratique en individuel. Sinon, il se joue en équipe.

L’espace de jeu est composé de douze cartes retournées face cachée. A son tour, le joueur actif peut décider d’utiliser le pouvoir d’une carte retournée face visible. Il peut aussi consulter une carte face cachée et la reposer. Ou finalement, consulter une carte face cachée, annoncer le nom du personnage et en appliquer ses effets. Bien entendu, le joueur peut décider de mentir ! Si un autre joueur conteste son affirmation, la carte est retournée face visible. En cas de fausse accusation, l’aide de jeu de l’accusateur est retournée sur sa face noire. A la prochaine erreur, il sera éliminé de la partie. Parmi les effets des cartes, nous pouvons par exemple consulter une deuxième carte, être obligé de mentir, mélanger deux cartes, retourner une carte, etc.

Et le jeu se poursuit ainsi jusqu’à ce qu’un joueur révèle le Shérif et ses deux Adjoints ou Robin et ses deux Compagnons. Deux manches remportées et c’est la victoire ! En équipe, la règle ne change pas mais le personnage de l’Aubergiste est mis en jeu.

Dans la forêt lointaine, on entend… les bluffeurs !

Oh ! Une toute petite boîte qui nous rappellerait presque le nom de Robin des Bois ! Mais attention à ne pas s’y tromper, il s’agit bien de Robin Wood… Quoi qu’il en soit, nous sommes bien dans la thématique de « Robin », en plein cœur de la forêt de Sherwood. A l’intérieur de la boîte, on retrouve le petit fascicule des règles, quatre aides de jeu et treize cartes de personnages. Et… c’est tout ! C’est tout ? Pourquoi, vous auriez voulu des figurines et des cubes en bois ? Non, rassurez-vous, vous avez là tout le matériel qu’il vous faut pour passer un excellent moment ludique. Surtout que si le matériel est certes assez minimaliste, le prix du jeu suit aussi cette même logique. Et un petit jeu sympa à prix sympa, c’est plutôt un bon plan. Petite remarque, on vous conseille très fortement de protéger vos cartes qui sont manipulées en permanence. Et l’éditeur a même mentionné la dimension des cartes sur la boîte de jeu ; on apprécie ce genre de détail bien utile.

Thématiquement, nous sommes en forêt ! Roooh… arrêtez de hochez la tête devant votre écran, on vous a vus ! Bon, bien sûr il faut imaginer. Allez-y essayez, fermez les yeux et ne pensez plus à rien ! Cui cui cui… (nous on s’occupe de vous faire le bruit des oiseaux). De manière plus sérieuse, tous les personnages sont raccords et on retrouve bien l’ambiance de la forêt de Sherwood et des différents protagonistes qu’on pourrait y croiser. On est vite dans l’ambiance, soit pour démasquer Robin, soit pour s’occuper de ce fameux Shérif ! Et ce d’autant plus que les magnifiques illustrations médiévales, signées « Goupil », sont là pour nous y aider. C’est de toute beauté et chez Jeudéclick, nous avons été très sensibles à cette direction artistique franchement réussie.

Le document des règles est très vite lu et le jeu se prend en main facilement. Comptez quelques tours de jeu pour bien en saisir toutes les subtilités, particulièrement quand est-ce qu’il faut ou ne faut pas bluffer. Et aussi une première manche de découverte qui sera utile pour vous familiariser avec les effets des cartes. De notre côté, on a vraiment apprécié cette facilité d’accès avec un jeu qui est vraiment destiné à un large public. Convivial et rapidement immersif, on se prend vite au jeu.

Côté mécanique de jeu, nous sommes sur un titre où le bluff fait clairement partie de l’expérience de jeu. Il en serait presque central. Robin Wood fait également appel à la mémoire et à l’esprit de déduction des joueurs. Il faudra être malin pour bluffer au bon moment, se souvenir de l’emplacement des cartes et déclencher les effets dont on a vraiment besoin. Sans forcément révéler ce que l’on sait aux autres joueurs ou à l’équipe adverse. Une petite part de hasard est également présente puisqu’on retourne les cartes positionnées au hasard. Et il vous suffirait d’un peu de chance pour que vous découvriez rapidement les trois personnages d’une équipe.

Pendant la partie, les joueurs ne restent jamais oisifs. Le jeu n’est pas complexe mais il faut en permanence surveiller les actions des autres joueurs. Voire même de les accuser. Robin Wood reste un jeu intense et particulièrement tendu. Parfois, la victoire se gagne à peu de chose. Mais toujours dans la bonne humeur et dans de franches rigolades. Avec cet opus, nous sommes clairement sur un « partygame », idéal pour s’amuser en famille, à l’apéro ou pour débuter/terminer une soirée jeu. Et si vous avez l’occasion d’y jouer en équipe, c’est encore mieux. Entre complicité ou fausses ententes, incompréhension ou stratégie élaborée, il y a de tout dans une partie de Robin Wood.

Un dernier mot sur la rejouabilité. Avec seulement treize cartes, on pourrait se demander si le plaisir sera bien intact à chaque ouverture de boîte. La réponse est clairement oui. Chaque joueur utilise ses actions différemment d’une partie à l’autre et jamais rien ne se ressemble. La pose aléatoire des cartes contribue également à renouveler l’expérience. En terme de renouvellement, c’est donc « une affaire qui roule ».

Au final, avec un jeu si minimaliste, on pourrait clairement s’interroger sur la réelle durée de vie de l’expérience de jeu avant de franchir le pas de l’achat. Pour nous, Robin Wood a donc été une réelle bonne surprise avec un jeu dont on prend plaisir à jouer à chaque fois. Générateur de bonne humeur on pourrait même le comparer un gameplay type « loups garous » mais en pas pareil. C’est pour dire le niveau ludique de cette petite boîte ! Que ce soit Robin ou ses amis ou le Shérif et ses sbires, dans tous les cas on prend un malin plaisir à bluffer et à livrer de belles rivalités dans la forêt de Sherwood ! Alors merci Alexis Campart pour cette jolie réalisation qui a clairement su nous convaincre…

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

Quelques questions à Alexis Campart

Mais avant de terminer complètement ce sujet, pourquoi on ne s’arrêterait pas un petit moment pour poser quelques questions à l’auteur ? Cela vous dit ?

Bonjour Alexis,              

Merci de nous consacrer un peu de temps pour répondre à quelques questions…

Alexis, tu signes là ton premier jeu de société. Est-ce que tu peux nous expliquer comment le projet Robin Wood a commencé ?

Fred, le boss de BTG, et moi faisons partie du même collectif d’auteurs (Hot Fuzz collectif d’auteur normands). Fred a aimé le jeu pendant une session proto, puis il m’a proposé de l’éditer.

Est-ce que tu peux nous dire comment t’es venue l’idée de ce jeu ainsi que les étapes vers la version « finale » ?

J’avais beaucoup aimé Love Letter et ce principe de faire un jeu avec le minimum de cartes tout en ayant de la profondeur. J’aime aussi beaucoup les jeux de bluff et je suis parti de là.

Alors effectivement, Robin Wood est un jeu facile d’accès, pour tout public et simple à sortir en de nombreuses occasions. Est-ce que tu es un joueur de Party Game ? C’est ton secteur de prédilection ?

Non, pas forcément. Mes jeux préférés sont Mare Nostrum, Puerto Ricco, Goa et Troyes. J’aime presque tout, sauf les jeux coopératifs. J’apprécie autant des jeux aux mécaniques léchés que des jeux à forte ambiance (Skull,) que l’OVNI plein de fraîcheur.

Ton jeu est magnifiquement illustré par « Goupil ». Comment est-il arrivé sur ce projet et comment avez-vous géré la direction artistique avec ton éditeur BTG ?

Goupil était déjà l’illustrateur du dernier BTG. L’éditeur et lui ont fait un super travail et Goupil a parfaitement bien lié les illustrations à la mécanique. De mon côté, j’ai tout validé et j’ai aussi demandé cinq ou six dos de cartes différents avant d’être complètement satisfait. Bizarrement c’est sur les dos de cartes que nous avons eu le plus de mal.

Pour le verso on a demandé de retravailler Robin et le Shérif ainsi que la boîte. Pour tout le reste nous avons gardé les premières propositions de Goupil. Mais cette collaboration était super !

Est-ce que l’aventure d’auteur de jeu va se poursuivre ? Quels sont tes éventuels projets ? Tu nous as laissé entendre qu’un nouveau contrat vient d’être signé…

Oui, pour un petit jeu de carte un peu vicieux mais avec une mécanique amusante. Il y aura 23 cartes, plus de matériel que dans Robin Wood et le jeu s’orientera vers un public beaucoup plus « gamer ».

Et pour la suite… Tu es un auteur avec plein de prototypes en stock ou est-ce que tu avances pas à pas. Qu’est-ce que tu nous réserves encore ?

Je fais pas mal de prototypes. J’en jette aussi pas mal. D’ailleurs, j’en jette plus que je n’en garde… Plus concrètement, j’ai deux autres jeux de gestion d’aventure dont un avec un co-auteur. Mais je ne peux pas encore vous en dire plus.

Un dernier mot pour conclure ?

Oui, n’hésitez pas à venir boire une bière avec moi en festival !

Aie, on va avoir du mal à le publier ça…

Merci Alexis d’avoir joué le jeu de l’interview. On te souhaite tout de bon pour la suite.


La règle du jeu en français
La fiche du jeu sur le site de Board Game Geek
Le site de l’éditeur BTG

Rédacteur de l’article : Léo

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