Accueil > Articles > Jouer en solo > Shahrazad, des histoires en vingt-deux tuiles

Shahrazad, des histoires en vingt-deux tuiles

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 381 vues 9 minutes de lecture
Shahrazad, des histoires en vingt-deux tuiles

« Il était une fois, une petite étoile perdue aux confins d’une galaxie encore méconnue de tous. Seule au milieu de l’immensité de l’espace, cette petite étoile s’ennuyait et ne recevait que très peu de lumière. Un jour, elle décida qu’elle en avait assez d’être seule et entama un long voyage. Après plusieurs jours de périple, la petite étoile arriva sur une planète où vivait un vieille homme, qui passait ses journées à cultiver son jardin. La petite étoile fit rapidement connaissance avec le jardinier et tous deux décidèrent de se revoir prochainement. L’étoile poursuivi son voyage et rencontra finalement une belle et gigantesque commette. La commette était très pressée mais elle pris quand même le temps de converser avec la petite étoile. Toutes deux avaient tellement de points communs et d’histoires à partager, que c’était décidé, elles se reverraient dès la semaine prochaine. Poursuivant ses découvertes dans cet espace méconnu, la petite étoile s’approcha timidement d’un grand soleil. Il était brûlant et tellement intimidant. Mais de sa voix douce et bienveillante, le soleil engagea le conversation et tous deux restèrent à discuter durant des heures et des heures. Le soleil décida finalement d’offrir quelques rayons bien chauds à la petite étoile. Dans son chez elle, ces éclats de lumière réchaufferont son quotidien et apporteront forcément un peu plus de confort. Et finalement, elle pourraient aussi offrir la moitié de ces rayons au jardinier qui vit seul sur sa planète. Sans doute qu’il en aurait utilité pour son jardin… Finalement, la petite étoile était ravie de ce voyage. Ravie de ces rencontres, et elle décida que plus jamais elle ne resterait seule dans son petit coin d’univers. »

Si vous aussi vous appréciez les histoires imaginaires venues de pays lointains, il y a un roi qui attend que vous lui contiez de merveilleux récits. Des récits sous la forme de placement de tuiles pour un opus destiné à un ou deux joueurs amoureux de la poésie. A la base, Shahrazad est un titre qui a vu le jour grâce à l’éditeur Osprey Games. Une maison d’édition britannique qui s’est développée discrètement vers le jeu de société et que nous avons plaisir à suivre depuis quelques temps, avec d’intéressantes publications. D’ailleurs, le jeu The Lost Expedition, qui parlera très certainement aux connaisseurs, est justement issu du catalogue d’Osprey Games. Et si nous évoquons ce titre c’est que Shahrazad rejoint un peu ce même esprit. Un petit jeu, facile à sortir, malin, empli de réflexion et orienté pour y jouer en solo.

Et pour la francophonie, l’éditeur Capsicum Games a eu envie de porter cette édition dans nos vertes contrées avec un jeu qui est à présent disponible en français. Capsicum nous avait proposé il y a deux ans l’univers japonisant de Kodama et voilà qu’ils remettent le couvert avec Shahrazad. Vous allez nous dire qu’il n’y a aucun rapport vu que nous sommes ici sur un personnage emblématique des contes des milles et une nuits. Oui… sauf que l’auteur du jeu n’est autre que Yuo et que l’univers graphique a été confié aux bons soins de Kotori Neiko, respectivement désigner et illustrateur japonais. On y revient ! Un duo qui n’est d’ailleurs pas à sa première collaboration ludique mais avec des jeux presque méconnus pour nous dans les pays francophones.

C’est donc un jeu facilement accessible dès dix ans, pour des parties d’environ vingt minutes, qui arrive à présent dans toutes les bonnes crémeries. L’idée principale, sous forme d’un petit casse-tête, consiste à poser vingt-deux tuiles, symbolisant des histoires, dans l’ordre chronologique de gauche à droite. Plus l’histoire est cohérente et plus le roi en sera satisfait.

Mais avant de vous en dire plus, regardons le contenu du jeu avec notre rubrique hyperlapse « Y’a Koi Dedans » !

Y’a Koi Dedans ?

Il était une fois…

Dans Shahrazad, vous disposez de tuiles « histoire », symbolisant les contes du monde entier, numérotées de 1 à 22. Le but du jeu est de les poser dans l’ordre croissant, de gauche à droite, pour former des groupes de même couleur et ainsi remporter des points de victoire.

Vous commencez par piocher deux tuiles au hasard et vous avez le choix entre poser une tuile ou remplacer une tuile déjà posée. La pose des tuiles se fait en quinconce et toujours en contact avec une autre tuile déjà en jeu. A vous de gérer vos actions pour que les 22 tuiles, une fois posées, le soit dans l’ordre chronologique. Mais attention, pas plus de quatre tuiles par colonne (en solo). A la fin de chaque étape, vous complétez votre main avec une nouvelle tuile.

Quand tout est posé, vous marquez des points de victoire en fonction des différents groupes de couleurs dont les tuiles sont connectées. Et vous soustrayez des points pour les tuiles qui ne satisfont pas aux conditions de pose. Vous démarrez une deuxième manche avec les tuiles valablement posées en première manche et finalement vous totalisez vos points. D’une partie à l’autre, à vous d’améliorer votre score pour vous attirer les faveurs du roi.

Une bien bonne Rasade ludique !

Une petite boîte joliment illustrée, la promesse d’un jeu malin et un défi à relever… il n’en fallait pas plus pour attirer notre attention. La sobriété du matériel, typique d’un jeu à l’esprit japonais, laisse néanmoins la part belle aux magnifiques illustrations pastels de Kotori Neiko. Sur des tuiles épaisses, le créatif a donné vie à de nombreux contes bien connus dans un rendu de type estampes japonaises. C’est vraiment du plus bel effet !

La règle du jeu est un petit feuillet rapidement lu, ponctué d’illustrations et qui permet facilement de débuter une première partie. En parlant de première partie, évoquons aussi le setup qui consiste uniquement à mélanger les différentes tuiles. Il n’y a rien d’autre à faire pour que le jeu puisse commencer. Une mise en place extrêmement rapide qui est un vrai point fort de Shahrazad !

La prise en main est simple, peu complexe, limite intuitive. Lors de l’approche initiale, on pose rapidement ses tuiles avec le sentiment d’un jeu presque trop simple. Puis on passe à la deuxième manche et lors du calcul final des points, le couperet tombe ! Pas si simple finalement ! Ce monarque est un personnage exigeant qui ne semble être satisfait qu’avec un score très élevé. Cas cela ne tienne, on en refait une ! Et quand on se prend si vite au jeu et qu’immédiatement on désire renouveler l’expérience, c’est en général plutôt bon signe. Et c’est justement ce qui nous est arrivé avec Shahrazad !

Un jeu plutôt addictif, prenant mais pas si simple donc, si on veut essayer de scorer à plus de 40 points ! Chaque emplacement doit être défini avec précision et le fait de pouvoir échanger les tuiles déjà posées contrebalance très bien avec la pioche aléatoire de ces dernières. Peu de place à la chance et encore moins à l’imprécision.

Côté mécanismes, nous sommes exclusivement sur un jeu de placement de tuiles et de combinaisons. On pourrait aussi parler d’une petite gestion de main mais avec un choix qui se porte sur deux ou trois tuiles et de manière brève dans le jeu, cela nous semble plutôt exagéré. En revanche, la réflexion et l’anticipation devront être au cœur de votre stratégie. Axé puzzle, Shahrazad active tous nos neurones mais sans pour autant que le jeu n’en devienne une véritable bouillabaisse cérébrale. Et cela, c’est plaisant ! D’ailleurs, quand l’éditeur indique que le jeu peut être pratiqué dès dix ans, cela démontre bien l’accessibilité du titre.

Les sensations de jeu sont pour nous très positives avec des parties qui ne sont pas trop longues et franchement très prenantes. On essaie d’anticiper les prochains tirages, laisser un peu de place pour les nouvelles tuiles et on se prend clairement au jeu. Le fait de devoir également grouper certaines tuiles rajoute un excellent twist et un défi supplémentaire lors de la pose des tuiles. Après plusieurs parties, nul doute que la version « solo » reste la plus intéressante. Seul aux commandes pour placer son puzzle et donner vie aux différentes histoires, cela reste pour nous la configuration idéale. La rejouabilité est très importante eu égard au tirage aléatoire des tuiles et aucune partie ne ressemblera à une autre. Néanmoins, soyons bien d’accord, ne vous attendez pas à une forte complexité et à un gameplay multi-réglementé ; sobriété, simplicité, rapidité et réflexion sont justement les caractéristiques principales de ce jeu, typiques des mécanismes ludiques en provenance du pays du soleil levant.

C’est donc une jolie découverte ludique et poétique qui se trouve présente à l’intérieur de la boîte de Shahrazad. La simplicité du matériel et la mise en place rapide en font un excellent compagnon lorsqu’on a une dizaine de minutes à consacrer à un jeu de société. Surtout si on aime se lancer des défis ! Au final, même si le titre est propice aux grandes histoires, on ne vous en raconte pas lorsqu’on vous dit que ce jeu est tout simplement « excellent » !

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
La fiche du jeu sur le site de l’éditeur Capsicum Games

Rédacteur de l’article : Léo

VOUS POUVEZ EGALEMENT AIMER

Laisser un commentaire