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Charterstone, un village développé en solitaire

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 385 vues 9 minutes de lecture
Charterstone, un village développé en solitaire

Le zeppelin vient de me laisser, le Roi de Greengully m’a confié une mission : construire un village à cet endroit pour aider le pays à prospérer. Je m’étonne, je pensais le lieu désert mais il y a déjà des bâtiments qui se sont montés autour d’une Charterstone. Cela me permettra de commencer plus aisément, c’est une bonne chose. Bien, on va commencer par ce quartier, je pense que d’autres me rejoindront sûrement afin de m’aider à bâtir ce village mais quoi qu’il en soit je ferais tout pour obtenir un maximum de reconnaissance du roi. C’est parti !

Charterstone est un jeu de type legacy (qui évolue et se construit au fur et à mesure des parties) créé par Jamey Stegmaier (Scythe, Viticulture,…) et illustré par Mr. Cuddington et les Studios Gong. Prévu pour 1 à 6 joueurs de 10 ans et plus pour une campagne de 12 parties d’environ une heure. L’édition est assurée par la société de l’auteur, Stonemaier Games qu’on ne présente plus, et pour l’édition française, Matagot est aux commandes.

Nous n’avions pas parlé de ce jeu jusqu’à maintenant car il est toujours difficile d’évoquer un titre de type legacy sans en divulguer les différentes surprises. Nous avons choisi d’en parler maintenant en vous assurant que l’article est sans spoiler mais surtout en nous attardant exclusivement sur l’aspect solo du jeu.

Encore une fois, un système d’Automate très prisé des jeux de Jamey Stegmaier, accompagnera les joueurs solitaires lors de leur campagne de Charterstone. Ces automates peuvent être également utilisés en partie multijoueur.

On en fait des caisses !

Le principe de Charterstone est simple. Une pose d’ouvrier tout ce qu’il y a de plus basique. Oui mais, pas uniquement vous vous en doutez… Au début du jeu, le plateau est vide, il y a 5 bâtiments préconstruits en son centre et on distingue 6 quartiers.

L’opus est proposé avec un certain nombre de boîtes comportant des symboles, des numéros ou du texte. Et bien sûr une règle. La première chose à faire est de prendre la règle appelée  « Chroniques », la lire et se laisser guider.

Dans les chroniques on nous explique la mise en place puis il est indiqué de prendre la carte 1 de la boîte appelée « index », de lire et de suivre les instructions.

Ce qu’on peut expliquer à ce niveau-là, c’est que dans Charterstone, les joueurs vont devoir ouvrir des caisses qui permettront d’acquérir des cartes. On va construire des bâtiments en les collant dans les quartiers des joueurs et on utilisera aussi nos ouvriers en les posant sur les bâtiments qui permettront, en payant le coût d’un bâtiment, de recevoir le gain de ce dernier.

Le plateau de jeu… encore vide…

Au fur et à mesure de l’avancée, on découvrira des éléments d’histoire du jeu et des règles évolutives qui seront collées dans les chroniques afin de complexifier le jeu au gré des parties.

Nous n’irons pas plus loin dans l’explication pour ne pas spoiler et vous laisser le plaisir entier concernant ce jeu. Mais vous l’aurez compris, Charterstone évoluera d’une partie à l’autre et de nouveaux éléments viendront compléter votre expérience de jeu à chacune de vos campagnes.

Les Automas

Dans les règles disponibles, il y a celle générale mais également une règle pour jouer avec des Automates. Dans le cas d’une partie en solitaire on ouvrira cette règle et on ira même voir la FAQ disponible sur le site de l’éditeur pour des précisions sur le démarrage en solitaire (notamment le fait que pour la version solo les automates font la première partie en étant niveau 1 puis repassent à 2 à partir de la suivante).

Le fonctionnement est simple, un premier joueur est choisi grâce au dés puis on joue comme en version multijoueur, c’est-à-dire chacun son tour. Lors du tour d’un automate, s’il a un ouvrier disponible alors on piochera la première carte et on exécutera les étapes suivantes. On donnera le nombre de points indiqués à l’automate actif, on placera son ouvrier sur le lieu indiqué et on exécutera les actions relatives aux symboles présents sur la carte automate. S’il n’y a pas d’ouvrier actif on se contentera de récupérer les ouvriers pour les rendre disponible au tour suivant.

Il ne faudra pas oublier lorsqu’on débloquera de nouvelles règles, de regarder si on en débloque également pour les Automas. Et oui, ils suivent cette même logique. Plutôt intéressant non ?

Du travail, encore du travail !

Jouer avec des automates à Charterstone permet vraiment d’augmenter le challenge comparé à une partie en multi-joueurs. L’automate marque des points à chaque fois qu’il agit avec une carte Automa. Ce challenge change considérablement le sort des parties là où d’autres pourraient durer. Et à vrai dire cette tension est très agréable.

Quelques cartes

Au fil des parties on pourrait presque percevoir une personnalité à chaque Automa qui nous accompagne. Il ne faut pas oublier que lorsqu’on se lance dans une campagne de Charterstone, on se lance dans au minimum 12 heures de jeu.

Ce jeu en solitaire a l’avantage de gommer les défauts des joueurs. Il est en effet plus fluide, donc un peu plus court, et honnêtement très addictif ! On se retrouve facilement à se lancer dans une partie et lorsqu’on relève la tête, on en a déjà terminé 3 ou 4 de plus. A chaque fois, il est nécessaire de battre les automates qui montent de difficulté au fil des parties. Ces derniers augmentent le nombre de points gagnés lorsqu’un symbole « force » est présent sur la carte automate. Bien que l’histoire ne soit pas dense, il est beaucoup plus facile de s’immerger dans celle-ci en solitaire qu’en multi-joueurs.

Le système de cartes de pioche de l’automate est encore une fois très bien imaginé. On ressent un vrai équilibre et les automates sont plutôt gênants. On aurait presque la sensation qu’ils sont partout !

Nous conseillerons tout de même de ne pas dépasser deux automates, voire trois maximum, si on recherche un peu plus de difficulté. Mais le nombre de deux automates est vraiment suffisant pour pouvoir jouer. Ceci afin d’éviter d’avoir l’impression que l’automate développe le jeu à notre place en nous laissant moins de possibilité et de chance de débloquer une règle ou un élément « imprévu ».

Pour les amateurs du genre, c’est vraiment un bonheur ! Là où les autres jeux de type legacy ne sont pas faits pour être joué seul, celui-ci possède une vrai possibilité de le faire sans devoir simuler soit même plusieurs joueurs ! Les automates sont vraiment cohérents et le plaisir en solitaire est réel !

Des avis partagés

Les différents avis, retours et commentaires des joueurs relatifs à Charterstone sont très partagés. Du fan au déni le plus total, les impressions font le grand écart. Mais dans tous les cas, le titre ne laisse pas indifférent. Comme il n’est pas facile de parler du jeu sans spoiler, nous avons cherché des axes de compréhension de ces divergences d’opinion.

Tout d’abord Charterstone n’offre pas du tout les mêmes ressentis selon le nombre de joueurs. Il est certes prévu de 1 à 6, cependant il deviendra plus riche et intéressant de 4 à 6 protagonistes. Donc même si les joueurs ne sont pas 4 à minima, il ne faudra pas hésiter à utiliser les automas qui apportent en plus, un peu de tension dans les parties.

Second point, le jeu est relativement répétitif sur les trois ou quatre premières parties mais évolue par la suite. Par là nous entendons qu’on peut opter pour différentes stratégies pour tenter de remporter la victoire, mais les joueurs qui abandonnent prématurément (et cela peut se comprendre) garderont l’impression de la déception et de la frustration.

Et finalement, il faut que les joueurs se rendent compte que le jeu, et Jamey lui-même le dit, n’est pas très poussé au niveau scénaristique. C’est léger comparé aux autres jeux Legacy existants. Donc tous ceux s’attendant ou comparant le scénario au niveau d’un Pandémie seront déçus sur cet aspect.

Charterstone peut être apprécié s’il est pris sans aucun à priori et en acceptant de se laisser surprendre. Certes il est répétitif mais pas plus qu’un autre jeu de placement d’ouvriers. Il faut garder en tête que même s’il est de type Legacy, il n’en reste pas moins un jeu de placement d’ouvriers dans toute sa splendeur, avec ses règles évolutives et son système propre.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
Le site de l’éditeur Matagot
Le groupe Facebook consacré à Charterstone

Rédacteur de l’article : Sylvain

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