Accueil > Articles > Jeux familial + > Puerto Rico, vous prendrez bien encore un peu de rhum avec vos cubes en bois ?

Puerto Rico, vous prendrez bien encore un peu de rhum avec vos cubes en bois ?

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 615 vues 11 minutes de lecture
Puerto Rico, vous prendrez bien encore un peu de rhum avec vos cubes en bois

L’humidité ! Une incroyable humidité règne à fond de cale. Sans compter que le périple en mer se poursuit depuis de nombreuses semaines. Certains des membres d’équipage sont gravement malades. Il y a même eu un mort. Il serait temps qu’on trouve enfin la terre promise. Le capitaine se veut néanmoins rassurant mais les vivres commencent à manquer. Les tonneaux de provisions diminuent comme peau de chagrin. Et toujours cette houle, du matin au soir, qui a fini par rendre l’ensemble de l’équipage complètement hagard. Mais depuis ce matin, les voiles sont intensément gonflées par le vent et notre navire fend les vagues, ici en pleine mer des Caraïbes. Et finalement, c’est la délivrance… Terre en vue ! Un incroyable voyage qui nous a menés à ce que vous appelez aujourd’hui « Puerto Rico ».

Beaucoup de joueurs le connaissent ou en ont au moins déjà entendu parler. Puerto Rico est ce que l’on pourrait appeler un grand classique du jeu de société. Une référence dans son genre. Edité en 2002 chez Aléa – le studio « gamer » de Ravensburger – l’opus aura connu plusieurs extensions, plusieurs rééditions, une boîte anniversaire et continue à s’imposer comme un véritable incontournable. Puerto Rico a même été localisé dans de nombreux pays ; de la Chine à la Finlande en passant par les Etats-Unis. Un succès international !

Et c’est Andreas Seyfarth, un auteur allemand, qui en est l’auteur et qui remporta de nombreux prix avec Puerto Rico. Initialement jouable pour trois à cinq joueurs, la version actuelle de Puerto Rico permet de le pratiquer de deux à cinq, pour des parties allant de 90 à 150 minutes selon les configurations.

Avec ce titre, il faudra être un amateur des jeux de type « Eurogame ». Ces jeux de gestion, de réflexion, dans lesquels on pousse des cubes en bois et on s’accapare des tuiles pour marquer des points de victoire. En 1493, Christophe Colomb découvre les Grandes Antilles et pose le pied à l’est, à Puerto Rico. 50 ans plus tard, une colonie insulaire y prospère. En incarnant différents rôles comme Maire, commerçant, paysan etc. Vous devrez cultiver des ressources, les affiner pour les vendre et gagner tantôt de l’argent, tantôt des points de victoire pour espérer remporter la partie.

Un jeu passionnant pour les passionnés… et on vous en parle immédiatement.

Direction San Juan

A chaque tour de jeu, vous incarnez un personnage influent de Puerto Rico. Le joueur qui dispose du plus de points de victoire à la fin de la partie l’emporte.

Le joueur actif commence par sélectionner l’une des tuiles de personnages présentes au milieu de l’espace de jeu. Chaque personnage permet d’effectuer immédiatement une action et offre un privilège au joueur actif qui l’a choisi. Quand le joueur actif a effectué son action, tous les autres joueurs, à tour de rôle, effectuent cette même action. Puis c’est au suivant de choisir un personnage et le tour se poursuit ainsi jusqu’à ce que chacun ait joué de la sorte. Une fois le tour terminé, des doublons (la monnaie du jeu) sont placés sur les personnages non sélectionnés, le premier joueur change, et un nouveau tour de jeu peut débuter.

A présent, intéressons-nous brièvement aux actions proposées par les personnages. Le paysan va permettre de choisir des tuiles de plantation à déposer sur son plateau personnel. Le bâtisseur permet de construire des bâtiments dans son village, sur son plateau individuel, moyennant le paiement d’un coût en doublons. Certains bâtiments offrent des avantages alors que d’autres sont nécessaires à la transformation des matières premières. Le Maire offre la possibilité de récupérer des colons, indispensables pour travailler dans les plantations et dans les bâtiments de votre village. Le producteur aura la fonction d’activer vos bâtiments de production pour en récupérer les ressources, mais pour autant que vous disposiez de colons dans vos champs et dans vos bâtiments de production. Le marchand ira vendre vos ressources à la maison de commerce ce qui rapportera des doublons. Le capitaine fonctionnera comme le marchand mais embarquera vos ressources sur des bateaux de marchandises pour gagner de précieux points de victoire. Et finalement, le chercheur d’or, rapportera simplement des doublons à celui qui le sélectionne.

La partie se termine quand il n’y a plus de colons disponibles, quand tous les points de victoire ont été distribués ou quand un joueur a entièrement rempli son village.

Un incontournable !

Si Puerto Rico est bel et bien un incontournable du jeu de société, impossible pour nous d’y couper ! Surtout que la boîte de jeu nous invite au voyage… et comme on apprécie cela, il ne nous aura pas fallu trop longtemps pour ouvrir le couvercle du boîtage. A l’intérieur, on retrouve cinq grands plateaux individuels et un plateau principal. De nombreuses tuiles, jetons et doublons en carton. Mais aussi une wagonnée de petites ressources en bois ainsi qu’une aide de jeu et le livret des règles. A noter que nous disposons de l’édition « 10ème anniversaire », laquelle contient également deux extensions à rajouter aux composants de base (les “Nouveaux bâtiments“ et “Les nobles »). La production est correcte avec des éléments en carton plutôt fins mais qui se jouent de manière efficace. Un thermoformage a été imaginé pour y ranger tous les composants. Malheureusement, ce dernier ne permet pas de trier efficacement tous les éléments pour gagner du temps lors de la mise en place. En revanche, des organiseurs en bois sont disponibles et nous vous conseillons ces solutions de rangement si vous prévoyez régulièrement de faire le voyage à Puerto Rico.

Visuellement, on sent bien que le jeu date de quelques années. C’est un style nous direz-vous… avec des graphismes « à l’allemande ». Néanmoins, les couleurs sont vives, les illustrations sont bien réalisées et on se projette facilement dans les Antilles au bord d’un lagon turquoise. Quant au thème, les jeux de société nous invitent régulièrement au voyage dans de nombreuses villes et pays exotiques du bout du monde. Ainsi, point de grande originalité mais plutôt une bonne efficacité.

La règle du jeu, pour cette version dixième anniversaire, tient en seize pages. Un document plutôt touffu, avec peu d’illustrations et pas mal de texte présenté sur une colonne. En marge, quelques précisions bien utiles mais tout cela reste très « carré ». Efficace, mais carré. D’ailleurs, est-ce qu’on vous a dit qu’il s’agissait d’un jeu allemand ? Quoi qu’il en soit, après avoir digéré le règlement, vous pourrez rapidement débuter une première partie. Le tour de jeu n’est vraiment pas compliqué à prendre en main. Subsiste les personnages dont il faudra prendre le temps de comprendre et maîtriser les rôles et leurs effets respectifs. Avant de commencer votre première partie, prenez également le temps de bien comprendre ce que le gameplay vous demande d’effectuer. D’abord placer les plantations et construire des bâtiments pour raffiner les ressources. Ensuite faire venir de la main-d’œuvre puis récolter. Et finalement, vendre les ressources ou les expédier par bateau pour gagner des points de victoire. Cela peut paraître quelque peu niais au premier abord, mais il est essentiel de comprendre les mécanismes du jeu pour sélectionner efficacement les personnages. Surtout lors de votre première partie. Car oui, normalement vous ne devriez pas avoir besoin d’une partie de découverte pour mettre en place votre stratégie et savourer la partie.

Puerto Rico n’est pas d’une complexité extrême. Cependant, il faut quand même prendre en compte le fait qu’il y a tout de même pas mal de points de règles à prendre en compte. Tout comme les mécanismes à assimiler. Mais surtout, le jeu se veut assez long, surtout si vous y jouez dans sa configuration maximale. Ainsi, l’opus ne se destine pas à des joueurs inexpérimentés et il faut aimer rester assis plusieurs heures à affiner un moteur de jeu. Ce qui nous amène à vous parler des mécanismes de jeu. Dans Puerto Rico, on retrouve principalement une gestion ressources et tout le « moteur » qui doit être mis en place pour que l’ensemble vous rapporte des points de victoire. Des combos et combinaisons devront être mis en place pour produire mais surtout pour optimiser la chose. En effet, certains bâtiments vont vous permettre de gagner du temps ou de produire davantage dans un domaine que vous aurez choisi. Mais le gameplay ne s’arrête pas là puisqu’il faudra aussi faire preuve d’opportunisme en choisissant par exemple les bons personnages, au bon moment. Tout l’art sera ainsi de les sélectionner en temps opportun pour qu’ils vous avantagent un maximum, tout en minimisant les opportunités offertes aux autres joueurs. On retrouve encore un système de placement avec les tuiles sur les plateaux personnels, même si cet aspect est plutôt secondaire.

Le tour de jeu a été pensé pour être rapide. En théorie. Normalement, avec une seule action à effectuer, on ne devrait pas trop s’éterniser. En pratique, c’est un peu plus compliqué car Puerto Rico demande pas mal de réflexion. Et pour peu que vous jouiez avec des compères atteints d’analysis paralysis, autant vous le dire vous êtes perdu ! Surtout que tous les protagonistes jouent également pendant le tour des autres. Ainsi, il est difficile de prévoir ses actions pendant le tour des autres. Chacun devra donc prendre le temps d’analyser le jeu et de sélectionner ses actions, en gardant bien sûr un oeil sur le plateau des autres. Dans sa configuration maximale, le temps de jeu peut donc être assez long. Si vous n’appréciez pas cela, on vous conseille de ne pas excéder trois joueurs autour de la table.

En matière de rejouabilité, ne vous inquiétez pas, vous aurez suffisamment de possibilités pour que vos parties ne ressemblent pas à une autre. Entre les tuiles à acquérir, les stratégies différentes à mettre en place et même les choix des autres joueurs, Puerto Rico assure un renouvellement optimal.

Évoquons encore brièvement l’interaction du titre. Cette dernière n’est pas énorme. En effet, il faut aimer développer son petit bazar « dans son coin ». Certes, vous disposez de composants communs avec les autres joueurs – tels que les tuiles des personnages, les collons, les bâtiments de production, les plantations et autres ventes de ressources – cependant, il n’y a pas vraiment d’interactions. Remarquez que ce n’est vraiment pas une critique car Puerto Rico a été imaginé ainsi et il fonctionne parfaitement de cette manière. Ce type de jeu peut ne pas convenir à tout le monde mais fera en revanche le bonheur des esprits affûtés, aimant optimiser leur jeu.

Le plaisir de jeu aura bel et bien été au rendez-vous avec cet incontournable du jeu de société. Si vous n’avez jamais franchi le pas, on ne saurait trop le conseiller. Comme à un globe-trotteur qui n’aurait jamais visité Paris ! Après avoir compris les mécanismes et assimilé les personnages, le jeu présente plutôt une bonne accessibilité. Et pour autant que tous les joueurs acceptent de jouer rapidement, on se retrouver avec un excellente fluidité. L’optimisation et l’opportunisme sont au centre des actions et tout cela fonctionne très bien. L’intensité y est maître et mieux vaut ne rien lâcher pendant la partie. Chaque point de victoire compte mais si la possibilité existe d’en grappiller un ou deux de plus, ne vous en privez pas ! Puerto Rico restera donc un opus qu’on aura plaisir à ressortir de notre ludothèque, pour y jouer entre passionnés. Le plaisir d’une gestion de ressources cumulée à la saveur des caraïbes… hmmm, on en redemande !

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
Puerto Rico sur Board Game Geek
Le site de l’éditeur Ravensburger

Rédacteur de l’article : Léo

VOUS POUVEZ EGALEMENT AIMER

Laisser un commentaire