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Chute de Rome, au Panthéon de la gamme Pandemic !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 843 vues 12 minutes de lecture

A quelques heures de partir à la guerre, le général sort sa Regia et son Ancile et commence sa prière pour Mars:
“ Ce soir nous rejoignons la cohorte pour partir en Germanie repousser les invasions coordonnées des germains et des saxons. Mars donne nous la force de ressortir victorieux de cette bataille. Protège-nous pour que nous puissions continuer de protéger nos familles. Donne-nous la gloire et la fortune et que le sang de nos ennemis recouvrent leur terre.“
Le général n’a pas le temps de terminer que le messager arrive avec son ordre de mission.

Aujourd’hui on évoque avec vous l’un des monstres sacrés du monde ludique… Pandemic. Mais pas n’importe lequel, le dernier de la gamme: La Chute de Rome. A la baguette nous retrouvons toujours Matt Leacock qui s’est associé à Paolo Mori pour la conception et Chris Quilliams à l’illustration. Créateur du jeu de base Pandemic et de nombreuses extensions ou stand alone, Matt Leacock est aussi à l’origine des jeux tels que Le Ciel Interdit, le Désert Interdit et L’île Interdite. Il peut être considéré comme l’un des maîtres en la matière des jeux coopératifs. Et oui, vous avez bien lu, l’illustrateur d’Azul, de Century, Coimbra… a apporté sa patte graphique à La Chute de Rome.

Comme chaque Pandemic, on ne change pas une équipe qui gagne et c’est la société Z-Man Games qui reste à l’édition. Est-il encore nécessaire de présenter Z-Man Games tant son catalogue de jeu parle pour lui-même. Avec le reste de la gamme Pandemic, ce nouvel opus vient étoffer un catalogue déjà bien fourni.

Après avoir sauvé le monde d’une pandémie de virus, empêché les grands anciens et Cthulhu d’envahir notre planète, empêché une montée des eaux, après avoir réalisé les deux campagnes du Legacy, vous voilà donc plongés dans l’époque romaine et vous devrez empêcher les barbares de conquérir Rome. Et ainsi sauver la civilisation Romaine !

Chutera, Chutera pas…

Pandemic est un jeu coopératif. Dans la chute de Rome, votre objectif sera d’éliminer et ou de faire alliance avec les 5 tribus barbares avant que l’empire romain ne tombe. Cependant, là où vous avez une condition de victoire, vous avez 3 possibilités pour perdre. En effet, si Rome ou un trop grand nombre de villes sont pillées, lorsque tous les barbares d’au moins une tribu ont envahi l’empire ou lorsque les ressources sont épuisées, là vous aurez perdu.

Un tour de jeu se découpe en trois phases. Durant la première, vous jouerez quatre actions choisies parmi les actions proposées par le jeu. Ainsi, vous pourrez “marcher”, “fortifier”, “recruter”, “naviguer”… Une fois que vous aurez joué vos 4 actions vous devrez piocher 2 cartes joueurs. Si vous tombez sur des cartes villes ou événements, vous être tranquilles et passerez à la phase d’invasion. Mais si vous piochez une carte “Révolte”, vous devrez résoudre toutes les phases de la carte avant de pouvoir passer à la phase d’invasion.

Pour envahir, il faudra tirer le nombre de cartes d’invasion égal au nombre figurant sur la piste correspondante. Cependant, il se peut que les barbares ne puissent pas envahir la ville présente sur la carte. Soit parce que la ville est défendue, soit parce que la ville en amont n’est pas envahie elle-même.
Enfin, tous les joueurs joueront ces phases dans le même ordre et ce jusqu’à la victoire ou la défaite de votre groupe.

Tu Remus ou tu Romulus ?

Il est temps pour nous de piller la boîte du jeu et de regarder ce que nous trouvons dedans. En plus des 7 pions joueur et des 7 cartes rôle, on trouve 5 pions alliances, 70 cartes joueurs, 1 marqueur de vitesse d’invasion, 1 marqueur déclin, 6 forts, 49 cartes barbares, 100 cubes barbares, 16 légions, 3 dés de combats, 1 plateau et 7 cartes référence (aide de jeu). Oufff… Et comme toute boîte de jeu Pandemic, l’intérieur est épuré et laisse de la place juste pour y placer les cartes et les différents sachets comportant les composants. Tiens justement parlons-en des composants. Un réel et superbe travail artistique réalisé par Chris Quilliams a été fait pour les cartes et le plateau. De plus, les différents pions et cubes sont en bois et de très bonne facture.

On vous l’a déjà dit mais visuellement, une des forces de ce nouveau Pandemic sont les illustrations des cartes et du plateau qui nous plongent complètement dans l’époque romaine. En effet, concernant les cartes joueurs, le nom des villes et les titres des cartes évènements sont en latin et le plateau de jeu représente l’empire romain avant le sac et le pillage de Rome qui provoquera sa chute. Comment ça vous ne parlez pas latin ? Bon, nous non plus… mais tout cela apporte un réel plus dans l’immersion thématique du jeu et ça nous on adore.

Cependant, lors de la prise de Rome, les barbares nous ont laissé une règle pour nous permettre de réécrire l’histoire. Composée de 12 pages, la règle en elle-même tient sur 6 pages et comporte des illustrations pour chaque point de règles pour mieux expliciter celle-ci et éviter les retours pendant la partie. De plus, il y figure également un explicatif pour un mode solo ainsi qu’une règle bonus qui complexifiera le jeu. Enfin, les aides de jeu nous permettent de répondre à des points spécifiques. Pas mal ! Cela vous permettra de mettre en place le jeu et de vous plonger dans la protection de Rome.

Après avoir lu la règle et avant de nous plonger dans la partie, il faudra installer tout cela. Et comme dans tous les Pandemic, elle n’est pas fastidieuse mais vous prendra un tout petit peu de temps. La grande nouveauté de cette mise en place est que vous avez un deck de 9 cartes barbares qui serviront à effectuer les invasions de mise en place. En effet, dans les autres Pandemic, vous piochez 9 cartes et répartissez vos jetons comme prévu. Ici 9 cartes ont des contours dorés et ce sont celles-ci qui serviront pour la mise en place des barbares. Du coup, au début de chaque partie vous savez déjà où seront les barbares et cela enlève l’aléatoire que pouvait comporter les autres Pandemic. En y réfléchissant bien, le respect de la thématique va jusque dans la mise en place. Car oui, est-ce qu’à l’époque les barbares arrivaient de nul part ? Et c’est encore un point plus que positif…

Pour ceux qui entreraient dans le monde des jeux coopératifs avec la Chute de Rome, vous vous sentirez peut être perdus dans la multitude d’actions à pouvoir réaliser. Le choix est vaste. Cependant, si vous jouez avec des joueurs qui connaissent déjà le jeu, cela ne devrait pas mettre bien longtemps avant que vous vous y retrouviez et que vous puissiez apprécier toutes les saveurs de ce nouvel opus. Et si personne ne connaît le jeu… Et bien tant pis pour vous ! Déménagez vers un semblant de civilisation !

Bon, il n’est peut-être plus nécessaire de vous préciser que Pandemic est un jeu coopératif ou vous jouerez contre le jeu. Comme tout jeu de ce type là, vous choisirez la complexité de votre partie au moment de la mise en place, en mettant un certain nombre de cartes “Révoltes” dans le paquet des cartes joueurs. Enfin, il n’y a pas de système de scoring dans ces jeux, c’est soit vous gagnez ensemble, soit vous perdez ensemble et à vous la honte sur des dizaines de générations. Non, on n’exagère pas du tout ma petite dame. Le jeu, c’est du sérieux !

Nous vous parlions dans la présentation du matériel, de la présence de dés de combats. En effet, ce qui peut freiner au premier abord (les combats) ajoute de la profondeur dans le gameplay et dans la thématique. Et cela fait la vraie force du jeu ! Ainsi, il faudra enrôler des légions et combattre les barbares dans les villes où ils sont présents à l’aide des dés. Avec ces dés, vous prenez le risque également de perdre des troupes. Et là, le côté stratégique du jeu prend tout son sens. Il ne sera peut-être pas judicieux de partir au combat si le personnage que vous jouez n’est pas optimisé pour pouvoir le faire. Il faudra toujours discuter avec ses partenaires pour savoir ce qui est le mieux à faire.

Enfin, la dernière nouveauté qu’apporte ce jeu est que lors des phases d’invasion, les barbares doivent suivre une voie d’invasion et ils ne pourront pas aller sur la ville de la carte si la ville d’avant n’a pas été envahie et si aucunes troupes romaines ne la défendent. Vous suivez ? Non ? Et bien relisez ! Cela veut dire que lors du tirage de la ville, plus elle se trouve loin sur le chemin d’invasion, plus il faudra au minimum un barbare de la même couleur sur les villes en amont. Encore une fois, cela colle parfaitement avec la thématique du jeu. Charge de savoir si une ville mérite d’être défendu ou prendre le risque qu’elle soit pillée et ça seule la stratégie d’équipe ne pourra que répondre à cette question. N’oubliez pas toutefois que si trop de villes sont pillées, la défaite frappera. On vous le dit sûrement en filigrane depuis le début mais tout dans ce jeu a été pensé pour coller parfaitement à la thématique. Aussi bien en terme d’esthétisme que de mécanique de jeu.

En terme de longueur des tours cela dépendra des joueurs qui seront présents autour de votre table, mais comme nous sommes dans un jeu coopératif, l’interaction et cette attente ne se fera pas sentir plus que cela. Que ce soit lors de votre tour de jeu ou celui de vos camarades, il faudra discuter pour arriver à la stratégie idéale. Celle qui vous fera gagner. Mais on peut vous assurer que lorsque vous aurez joué une partie à Pandémie, vous aurez envie d’en refaire une et encore une et encore une. Nous en tout cas on en connaît qui accumulent les parties. L’intensité est crescendo. Plus vous avancerez dans la partie et plus cela se tendra pour vous et serez toujours sur la brèche. Entre les révoltes qui provoqueront le déclin de Rome, les barbares qui pilleront les villes (et peut être même Rome), l’observation et la réflexion sur les choix qui s’offriront à vous détermineront le destin de votre partie.

Et un mode solo ? Et bien les solistes qui nous liraient rassurez-vous, un mode est prévu pour vous. Vous devrez incarner 3 personnages sur 6 (il faudra enlever le Mercator et une carte événement). Vous jouerez votre partie comme si vous étiez plusieurs, à la différence que sur votre plateau, vous mettrez 3 cartes joueurs qui seront votre trésor. Celui-ci servira surtout lorsque vous ferez l’action “comploter”. Votre main de cartes servant pour vos 3 personnages, il fallait bien trouver une mécanique pour résoudre cette action. Ce mode est bien équilibré et se présente comme une très bonne alternative si vous ne trouvez personne pour massacrer du barbare. Ou que vous habitez à Perpette-les-Oies-sur-Isère, au milieu d’un champ de betteraves, dans une cave à dix-sept mètres sous terre, sans eau courante !

Au final, La Chute de Rome est une agréable surprise malgré le fait qu’il soit estampillé Pandemic. Car oui, on pourrait se dire “oui encore un énième Pandemic…” mais que nenni ! Matt Leacock a su se renouveler et nous sortir de nouvelles mécaniques qui viennent l’enrichir.

Que ce soit en solo ou en multi, le jeu fonctionne très bien. Hormis le fait qu’il y ait un deck de mise en place pour les barbares (et encore cela enrichit l’immersion dans la thématique) qui annule toutes formes d’aléatoire, une fois que vous aurez entamé vos premiers tours de jeu, vous serez constamment sur la brèche. Et le plaisir sera au rendez-vous.

Vous l’aurez compris, avec un thème aussi présent (de la mise en place jusque dans la stratégie) mais également avec l’ajout de nouvelles mécaniques, Pandemic : La Chute de Rome est bien un jeu à part dans sa famille. Nous vous conseillons plus que vivement de vivre cette expérience. On en arriverait même à vouloir une campagne tellement la thématique le mérite.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La fiche du jeu sur le site Board Game Geek
La version française chez Asmodee
Le site de l’éditeur Z-Man Games

Rédacteur de l’article : Vincent

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