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Sub terra, c’est en profondeur qu’on y découvre le meilleur

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 703 vues 15 minutes de lecture

ace au trou béant qui s’est formé il y a quelques jours dans le cercle arctique, une dizaine de personnes s’y sont réunies et certaines sont même en tenue de spéléologie.
-Igverson, nous sommes prêts à descendre.
-Vous avez pensé à tout ? Vivre, pile pour vos lampes…
-Oui.
Se tournant vers le reste du groupe Youri s’exclame :
-Allez les gars, on descend faire notre exploration.
Après une heure sans contact, Igverson qui était resté là-haut entend le talkie grésillé.
-Grrrr… Grrrr… Si quelqu’un… Si quelqu’un m’entend… Nous ne sommes pas tout seuls dans cette grotte… Groupe… décimé… Aaaaaah !
Après ce long râle plus rien ne sera émis du talkie.

Vous l’aurez compris, on va vous parler de Sub Terra ! Un jeu coopératif arrivé en 2017 sur Kickstarter et largement financé par plus de 6’000 contributeurs et plus de 360’000 Livres Sterling récoltés. Jouable de un à six joueurs, Sub Terra est un jeu coopératif de survie horrifique. Créé par Tim Pinder et illustré par Zak Eidsvoog, il est localisé en français par Nuts! (One Deck DungeonRed7L’Expédition Perdue…).

Fort de son succès depuis une sortie boutique en catimini, en début d’année, il n’en fallait pas plus pour qu’à la rédaction nous jetions un coup d’œil et faisions quelques parties pour vous en parler. Ah mais avant d’aller plus loin précisons que 3 extensions sont d’ores et déjà sorties et que bien évidemment nous allons vous les présenter également.

Sortira, sortira pas ?

Comme nous vous le disions dans la présentation, Sub Terra est un jeu coopératif dans lequel vous allez incarner des spéléologues coincés dans une caverne et qui devront trouver la sortie avant que les piles de la lampe torche ne viennent à rendre l’âme. Rien de plus simple nous direz vous ? Pas tout à fait…

De base, vous disposez de deux points d’actions à utiliser. Soit le pouvoir du personnage que vous incarnez, soit tout une liste d’actions disponibles. Ainsi, vous pourrez explorer et révéler à chaque action de nouvelles tuiles de la grotte, vous déplacer, explorer puis se déplacer, courir, soigner, etc. Une fois que l’ensemble de votre groupe aura joué, les horreurs se déplaceront (si horreur sur le plateau il y a). Puis vous tirerez une carte d’évènements et vous la résoudrez immédiatement. Si la carte évènement est une horreur, celle-ci apparaîtra sur une tuile où figure le symbole d’horreur. Et voilà vous pouvez entamer un nouveau tour de jeu.

Le degré de difficulté de votre partie dépendra du nombre de cartes évènements que vous mettrez dans votre paquet. Toutefois attention, car si vous arrivez à la fin du deck, votre lampe torche s’éteint et vous ne pourrez continuer à jouer qu’en réussissant divers lancés de dés. La victoire vous reviendra si vous parvenez à trouver la tuile de sortie de la grotte et que vous y arrivez à temps. Et qu’un minimum de spéléologues soient saints et saufs. A contrario la défaite est au rendez-vous si vous êtes tous tombés inconscients ou que vous ne parvenez pas à trouver la sortie.

Voilà maintenant vous êtes parés pour descendre dans les profondeurs. 

Ça va être tout noir !

A présent, explorons ce qui se trouve à l’intérieur de la boîte de Sub Terra. 64 tuiles explorations, 8 fiches de personnages avec leurs meeples respectifs, un dé phosphorescent, des jetons catastrophes, des jetons point de vie, les cartes évènements, une carte “torche éteinte” et des jetons monstres. Précisons qu’une plaquette d’autocollants vient s’ajouter à tout cela. Certes décoratifs, ces derniers permettent aussi d’aider les personnes daltoniennes à différencier les meeples. Des petits détails qu’on apprécie très fortement !

Niveau qualité du matériel, rien à redire. La production est soignée et de qualité. On relève également les éléments en carton produits dans du black board et de nombreux composants, en passant de la boîte de jeu aux tuiles et même aux cartes, avec un petit verni sélectif brillant qui est du plus bel effet. Concernant les jetons catastrophes, vous aurez la possibilité de jouer avec les jetons en carton ou avec les jetons en plastique. Enfin, si vous jouez avec une lampe UV, en plus d’ajouter de l’immersion au jeu, les tuiles vous révéleront le chemin que vous êtes en train de construire. Plutôt sympa et franchement original !

En terme d’esthétisme, aussi bien les tuiles que les fiches de personnages sont bien réalisés. Les tuiles de couleurs assez sombres ajoutent une ambiance assez glauque; mais n’oublions pas que nous sommes au fond d’une grotte ! De plus, si vous voulez ajouter des figurines à la place de vos meeples, cela est possible avec un pack d’extension.

Côté règlement, on retrouve un livret de 27 pages, clair et précis. En plus d’expliquer dans les détails le déroulement de chaque phase ainsi que les différentes actions qui s’offrent à vous, le document contient également beaucoup d’explications sur les différentes tuiles et leurs effets, les différentes cartes évènements ainsi que les différents pouvoirs des personnages. Des pouvoirs que vous retrouverez également sur les fiches personnages. Plutôt sympa pour ne pas avoir besoin de se replonger systématiquement dans la règle. Lors de vos premières parties, il faudra néanmoins faire quelques retours à la règle pour bien maîtriser les effets de chaque carte et de chaque tuile. Mais rien de bien insurmontable.

Après une rapide mise en place, vous voilà paré pour entamer votre expédition. En effet, il vous faudra mélanger toutes les tuiles d’exploration entre elles. Puis, vous garderez les cinq dernières tuiles pour y insérer la tuile de sortie. Vous mélangez de nouveau ces 6 dernières tuiles que vous mettrez de côté. Finalement, vous choisirez votre personnage, placerez son meeple sur la tuile de départ et c’est parti !

Il ne faut pas être un joueur invétéré pour apprécier Sub Terra. Facile à prendre en main, vous saurez toujours quoi faire et ce, même si vous n’en avez pas l’impression. Après une première partie, vous n’aurez que partiellement goûté à tout le potentiel que Sub Terra peut offrir. Vous devrez sans doute jouer une deuxième partie pour bien prendre en compte le pouvoir de votre personnage et pour l’utiliser à bon escient. De plus, devoir vous cacher sera une action qu’il ne faudra pas négliger, mais cela viendra avec la pratique. Finalement, nous pouvons dire que c’est un jeu facile à prendre en main mais dur à maîtriser. La difficulté de votre aventure dépendra du nombre de cartes que vous mettrez dans votre paquet événements. Cela dit, le jeu vous donnera du fil à retordre !

Chez Jeudéclick, on apprécie les jeux à forte thématique et surtout si celle-ci se reflète sur les mécaniques. Sub Terra fait partie de ces jeux où tout est pensé pour coller parfaitement au thème et même s’il ne révolutionne pas le monde ludique, l’ensemble fonctionne parfaitement bien. Vous commencez votre partie sur une tuile et le plateau se dévoilera au fur et à mesure que votre groupe jouera les actions qui permettront d’ajouter de nouvelles tuiles. Car oui, n’oublions pas que vous êtes dans une grotte et votre chemin n’est jamais défini à l’avance. Toutefois, en jouant, vous aurez peut-être l’impression de tout le temps avancer et de ne faire que cela comme action. Ne vous y trompez pas, pour survivre dans la grotte et trouver la sortie, être en mouvement sera votre salut. Cela peut paraître rébarbatif mais finalement cela rajoute du réalisme à l’immersion.

Comme vous l’aurez compris, l’opus reprend les mécaniques de points d’actions, mais de plus, avec son plateau modulable, il reprend le système de pose de tuiles. Plus la peine de préciser qu’il n’y a pas de système de scoring. Cependant, il faudra être un minimum de personnages à parvenir à regagner la sortie pour réclamer la victoire et un système de classement est présent en fonction du nombre de spéléologues ayant atteint le but final. On retrouve donc ce petit côté « course » qui apparaît surtout en fin de partie, même si l’aspect coopératif vient fortement nuancer cet élément. La course est avant tout une course contre l’épuisement des batteries de notre lampe torche. La chance est elle aussi présente, dans les lancés de dés, les pioches de cartes et même de tuiles. On ne contrôle pas ce que nous réserve le jeu mais on maîtrise nos actions et on doit s’accommoder de notre triste sort… Hmmmm on a adoré cela, surtout que l’ensemble reste cohérent sans cette impression de subir le gameplay.

Pendant la partie, vous allez enchaîner les tours très rapidement. Comme vous n’avez que 2 points d’actions par joueurs, votre tour va vite vous revenir. D’autant plus que le jeton premier joueur va changer après chaque tour. Il faudra, avant de prendre toutes décisions, bien vous coordonner avec vos partenaires pour ne pas vous retrouvez – par exemple – dans la situation d’un film d’horreur, c’est-à-dire vous retrouvez dans un groupe de 1. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul dans cette caverne et que rester groupé vous sauvera sans doute la vie. Cela implique que l’interaction entre les joueurs est mise au cœur du jeu afin de progresser efficacement dans votre aventure.

Enfin, en terme de rejouabilité, inutile de vous dire que celle-ci est immense. En effet, comme vous devez construire votre plateau de jeu comme dans tout bon jeu de pose de tuiles, vous ne retrouverez jamais le même cheminement pour sortir de cette maudite grotte. En outre, les événements sont piochés aléatoirement, les jets de dés renouvellent encore la partie et les différents personnages aux effets uniques, rajoutent encore de quoi renouveler l’ensemble.

Que ce soit de par son thème fort et jusqu’ici peu exploité par l’ambiance qu’il sait instaurer (et plaisir décupler si vous jouer dans le noir avec une lampe UV), le plaisir de jouer sera toujours présent. Encore une fois, le gameplay colle parfaitement avec le thème et à chaque partie. vous jouerez différemment. Coordonnez-vous avec le reste de votre groupe pour ne laisser personne derrière mais également pour trouver la sortie. L’intensité se fera de plus en plus ressentir au fur et à mesure de votre progression.

Si vous ne pouvez ou ne voulez jouer qu’à deux, cela est possible. Vous incarnerez chacun 2 spéléologues et jouerez de la même manière qu’en multi. Le jeton premier joueur alternera entre vous deux et entre les personnages que vous incarnez. Il est évident que les tours de jeu vont s’enchaîner encore plus vite mais cela reste une très bonne alternative. Ami soliste, l’auteur ne vous a pas oublié également. Cette fois c’est 4 personnages que vous jouerez. Et le reste se fera de la même manière qu’à deux ou plus. Les sensations restent inchangées et la coordination entre les personnages demeure centrale dans la façon de jouer.

Grotte alors, y’en a encore ?

Sub Terra n’est pas venu seul et s’accompagne de 3 extensions (Investigation, Extraction, Annihilation). En plus de rajouter de nouveaux personnages avec leurs compétences spécifiques, des tuiles et des cartes, ces 3 extensions rajoutent une histoire dans votre progression ludique.

Investigation se place après une partie du jeu de base. N’ayant pas vu remonter le groupe initial de la grotte, la société qui vous a mandaté décide d’envoyer une seconde équipe pour enquêter sur ce qui s’est passé. Ainsi, le personnage qui est introduit dans cette extension, est l’agent avec des tuiles et des cartes objets, pour vous aider à savoir ce qu’il s’est réellement passé dans la grotte. De plus, les cartes objets peuvent se transmettre de joueurs en joueurs. Pour pouvoir récupérer les objets, les spéléologues doivent se trouver sur une tuile objet. Une fois remonté avec les informations, vous pourrez enchaîner sur la deuxième extension.

Avec Extraction, vous redescendez cette fois pour récupérer des échantillons d’horreur. Vous pourrez pour ce faire, incarner le Mercenaire et devrez, en plus de sortir de la caverne, remonter avec des échantillons. Mais voilà, depuis le temps, les horreurs ont eu le temps de muter et vous voilà pourchassé par des horreurs « sauteuses ». Mais voilà pour y échapper, en plus de vous cacher, vous pourrez vous réfugier sur la tuile « sanctuaire » pour leur échapper. C’est pourquoi, en plus de la fiche de personnage, du meeple et des cartes « échantillons », vous disposez d’une tuile sanctuaire. Le mercenaire peut (comme le garde du corps) éliminer les horreurs avec son action « fortifier ». Dans cette extension, vous ne gagnerez que si vous sortez avec tous les échantillons biologiques.

Et enfin, dans la troisième extension Annihilation, votre but sera de détruire la caverne et tout ce qui s’y trouve. Pour ce faire, vous trouverez dans cette boîte, la fiche personnage de l’exterminateur ainsi que son meeple, des tuiles et des cartes bombes. Cette fois, lors de la mise en place, la tuile sortie sera disposée à l’opposé de la tuile de départ. L’objectif n’étant pas de trouver la tuile sortie mais de poser une bombe sur les 3 tuiles bombes que vous aurez mélangées avec le reste des tuiles. Comme dans les deux autres extensions, les cartes bombes peuvent se transmettre de joueurs en joueurs avec l’action « transmettre ». Enfin, penchons-nous vite fait sur cet exterminateur et surtout ses pouvoirs. En pouvoir actif, il dispose de la capacité d’empoisonner. C’est-à-dire que vous pourrez poser un marqueur poison sur une tuile horreur qui a pour effet d’annuler l’apparition des horreurs sur cette tuile, et ce jusqu’à la fin de la partie. De plus, en passif, le masque à gaz permet à l’exterminateur de ne pas subir les effets du gaz quand celui-ci est présent.

Après nous avoir fait peur en annonçant une rupture des stocks et un non reprint du jeu, voilà que Nuts! nous annonce un nouvel arrivage pour le dernier trimestre 2019.

Il nous faut rajouter en conclusion de cet article que des packs de figurines sont également sortis pour rajouter de l’immersion au jeu. Mais est-ce que cela est bien nécessaire au vu d’une immersion déjà bien présente ? A vous de juger.

Vous l’aurez compris, Sub Terra s’impose déjà comme un coup de cœur ludique pour cette année 2019. Avec un thème fort et une immersion bien présente, que ce soit dans le jeu de base ou au travers des extensions. Celles-ci peuvent même rajouter une dimension « campagne » quand bien même vous vous forgez une histoire. Pour finir, il fait partie de ces jeux dont vous pouvez ne pas y jouer pendant quelques temps mais que vous ressortirez toujours avec plaisir et qui ne se démodera pas.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
La fiche du jeu sur le site Board Game Geek
Une partie (solo) en vidéo
Le site de l’éditeur Nuts!

Rédacteur : Vincent

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