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Everdell, winter is coming…

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 330 vues 11 minutes de lecture

Le monde d’Everdell est une vaste étendue de forêt, de ruisseaux, d’animaux et d’insectes de toutes variétés. La période la plus intense reste l’hiver qui est d’un froid glacial. Si vous passez par là-bas, prenez le temps d’observer la nature et ses habitants. Et oui, Everdell regorge de créatures vivantes qui luttent chaque année pour passer l’hiver au chaud et qui se préparent au mieux pour ne pas manquer de nourriture. C’est sur cette thématique bucolique qu’Everdell vous plonge dans le rôle de leader d’un village, qui aura la lourde tâche de préparer le prochain hiver. Pour cela, il va falloir construire des bâtiments et accueillir des villageois. Cependant, vous ne serez pas seul à endosser ce rôle, mais lequel d’entre vous saura bâtir le meilleur village avant que la grande lune hivernale s’élève dans le ciel annonçant la période de grand froid. « Squiiik Squiiik » dit madame Souris, ce qui veut dire « vite, vite ! »

Everdell est un jeu de placement d’ouvriers pour 1 à 4 joueurs de 14 ans minimum, édité par Starling Games. L’auteur n’est autre que James A. Wilson. Côté pinceaux, c’est Andrew Bosely qui nous offre une explosion graphique de toute beauté et nous n’exagérons rien en disant cela. Le jeu est issu d’un Kickstarter financé en 2018 et ne possède, à l’heure actuelle, pas de portage en français encore annoncé. Même si plusieurs éditeurs sont annoncés partants pour une version francophone. Affaire à suivre… Que cela ne tienne, Everdell est bien trop génial pour se laisser freiner par l’anglais. C’est un jeu qui a une durée d’environ 20 min par joueur, donc nous pouvons monter jusqu’à 80 min de pur bonheur ludique !

Vous vous demandez probablement : Qu’allons-nous faire pendant tout ce temps à disposition ? Et bien dans Everdell, vous allez bâtir votre village sur la base d’achat de carte. Vous aurez droit à un total de 15 cartes qui constitueront votre village et il faudra optimiser le vôtre de sorte à générer des ressources et surtout des points de victoire ! À la fin du jeu, celui ou celle qui aura le plus de points de victoire sera le gagnant ou la gagnante. Partant sur ce postulat de base, cela paraît très « déjà vu » et c’est là ou Everdell va reprendre tout le monde de revers. En effet, Everdell rassemble un doux mélange entre « card management » et « worker placement », en français cela donne une gestion de cartes et placement d’ouvriers. Pour arriver à vos fins, vous avez trois saisons à votre disposition (printemps – été – automne) pour préparer le prochain hiver et être le joueur qui gagnera le plus de points de victoire. Au fil des saisons vous allez gagner des ouvriers supplémentaires, ce qui vous permettra de faire de plus en plus d’actions (vous arriverez en automne à un total de 6 ouvriers).

Passons plus en détail sur le tour de jeu afin de bien comprendre ce qu’Everdell nous propose comme expérience de jeu, croyez-nous cela en vaut le détour. Mais avant toute chose, un petit tour par les composants du jeu avec notre capsule vidéo en accéléré.

Y’a Koi Dedans ?

Une maison sur un arbre, ça te branche ?

Avant de commencer la partie, il faudra que tous les joueurs reçoivent leurs ouvriers ainsi qu’un nombre de cartes en fonction du classement pour le tour de jeu. Le plateau sera constitué de la pioche de cartes, 10 cartes face visible à disposition de tous les joueurs, des emplacements de base pour y récupérer des ressources ou faire du troc, des emplacements supplémentaires (choisis au hasard) pour y placer également un ouvrier et des tuiles bonus qui permettront de marquer des points de victoire, si la condition pour récupérer ce bonus est respectée.

À tour de rôle, les joueurs vont effectuer 1 action et il y aura un total de 3 actions disponibles. 1) Placer un ouvrier sur le plateau et effectuer l’action sur le lieu occupé. 2) Jouer une carte de sa main ou en provenance du plateau en s’acquittant du coût indiqué en haut à gauche de la carte, que nous placerons ensuite dans notre village. 3) Préparer la saison suivante, ce qui permettra de récupérer tous les ouvriers posés sur le plateau et de prendre le ou les ouvriers en plus de la saison suivante en question. Cette dernière action ressemble à une action se reposer, ce qui aura comme incidence de passer son tour. Cependant, quand nous passons d’une saison à une autre, il y a quelques petits bonus d’activation qui se déclenchent. Et oui, quand même !

Concrètement, nous allons effectuer ce mécanisme jusqu’à ce que tout le monde arrive à la dernière saison et que tous les joueurs ne puissent plus effectuer d’actions. Il se peut qu’un joueur termine le jeu avant les autres, dans ce cas de figure, il devra prendre son mal en patience et voir les concurrents terminer leurs actions restantes. Une fois cette condition remplie, nous passons à un décompte de points de victoire en fonction de son village, des tuiles bonus que nous avons récupérés, etc… Facile n’est-ce pas ? Et bien vous allez très vite vous rendre compte que les combinaisons et possibilités de « combos » possibles dans Everdell sont monstrueuses ! Nous allons décortiquer tout cela pour vous…

Résultat des courses

Pour commencer, le matériel, qui est de toute beauté ! Précisons que nous avons pu essayer la version Deluxe. Avec des jetons métalliques pour les points de victoire, les ressources de très bonnes factures et un plateau en 3D avec l’arbre géant qui fera office de support pour poser les cartes bonus, les cartes de pioche et les ouvriers à gagner au fil des saisons. Sans revenir sur le sujet des illustrations qui sont en parfaite harmonie avec le thème, Everdell est un beau jeu mais aussi un bon jeu ! Si nous faisons l’impasse sur cette version Deluxe pour revenir à la version standard, cela n’enlève en rien à la qualité globale du jeu. Il sera juste moins « bling bling », mais il sera tout autant intéressant.

La prise en main sera facile dans son ensemble, mais elle sera difficile à maîtriser tellement nous avons de possibilités. Nous essaierons d’acheter les cartes qui nous semblent intéressantes, mais sans avoir la garantie que ces dernières « combotent » bien et puissent être accessibles. Il y aura une courbe d’apprentissage intéressante et non négligeable, ce qui pourrait favoriser un joueur qui a plusieurs parties au compteur. Par contre, sur la compréhension des règles cela est vraiment très accessible. Les règles sont d’ailleurs superbement illustrées pour faciliter la compréhension de la mise en place, du déroulement de la partie et du scoring final. Ce qui est certain, c’est que plus vous y jouez, plus vous serez efficace pour construire votre village.

Un gameplay progressif et très facile à comprendre est la formule gagnante pour Everdell. La particularité sera dans la pléthore de combo possible et sur l’opportunisme ! En effet, il faudra sauter sur l’occasion de récupérer, jouer une carte, obtenir les ressources quand il faut pour développer son village au plus vite. Par exemple, faire uniquement du stockage de ressources ne sert à rien ! Il sera bien plus profitable de construire des bâtiments ou de recruter des villageois qui produisent des ressources et/ou s’activent lors de la pose, de sorte à nous fournir des ressources ou des actions supplémentaires. Il y aura des cartes qui ne coûteront aucune ressource si nous avons une carte au préalable dans notre village (le système de chainage à la 7 wonders) et cette dernière sera jouable gratuitement. Nous pouvons décrire énormément d’exemples pour illustrer nos propos, mais nous préférons vous laisser découvrir par vous-même toute la profondeur d’Everdell.

Ce qui nous amène à parler de la rejouabilité, qui est incalculable. Avec pas moins de 128 cartes, dont 48 cartes uniques, des objectifs bonus disponibles au hasard avant chaque partie et ne parlons pas des cartes bonus disponibles dans l’édition Deluxe qui rajoutent encore plus de variabilité dans vos parties. Vous n’avez pas encore fini de faire le tour d’Everdell de sitôt !

Au niveau de l’interaction, par le biais des cartes, vous aller pouvoir vous voler des ressources ou profiter des constructions adverses pour effectuer des actions bonus. Et bien plus encore. Il y aura un aspect course qui s’installe au fur et à mesure de la partie car, précisons-le, les tuiles bonus et cartes évènements bonus seront disponibles qu’au premier joueur à venir réclamer son dû ! Donc il y a de l’interaction entre joueur, mais ce n’est pas ce qui caractérise le plus Everdell. On est très focalisé à bâtir notre village et à l’optimiser au maximum, au détriment peut-être d’accorder moins d’importance à ce que fait notre adversaire (c’est déjà beaucoup de comprendre notre propre stratégie que de comprendre et déchiffrer celle des autres joueurs…). Nous n’avons pas encore suffisamment de partie dans notre tableau de chasse pour affirmer ce qui suit avec certitude, mais nous pensons qu’une fois avoir fait l’assimilation des pouvoirs des cartes nous pouvons orienter une stratégie un peu plus interactionnelle, afin de profiter au mieux des villages des autres. Cela reste à vérifier et à confirmer, on préfère être francs avec vous.

Sachez qu’une variante solo est également disponible dans Everdell en jouant avec un joueur fictif qui répond au nom de « Rugwort, le rongeur grincheux » ! Vous pourrez jouer comme avec une mise en place pour 2 joueurs, sauf que les actions de Rugwort seront dictées par un dé à 8 faces qui déterminera quelle carte action propre au grincheux devra être appliquée. Les ouvriers de Rugwort vont bloquer des emplacements sur le plateau… saleté de rat ! Le but étant de faire un score plus élevé que lui à la fin de la partie.

Vous aurez sûrement ressenti que nous avons eu un vrai coup de cœur pour Everdell. Tous les éloges et commentaires dithyrambiques que nous faisons se basent sur une expérience de jeu que nous avons particulièrement appréciée et nous pouvons qu’espérer vivement un portage dans nos contrées francophones pour que tout le monde puisse profiter d’une telle pépite ! De plus, la firme américaine nous prépare une extension qui s’intitulera Pearlbrook (a été financé via la plateforme Kickstarter en 2018) et qui sera disponible courant automne 2019 (avant l’hiver, comme par hasard !). Cette extension apportera notamment une extension du plateau de base pour y rajouter une rivière, de nouvelles cartes (créatures aquatiques, bâtiments, et bien plus…) et une nouvelle ressource : La perle ! Nous trépignons d’impatience et on ne manquera pas de vous en proposer un petit complément d’information sous forme d’actu. Prenons notre mal en patience et dans l’intervalle, ne passez pas à côté d’Everdell sans l’essayer.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La fiche du jeu sur le site de Board Game Geek
La traduction française de la règle du jeu (non officielle)
La campagne KS d’Everdell
La campagne KS de l’extension Pearlbrook pour Everdell
Le site de l’éditeur Starling Game

Rédacteur de l’article : Eric

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