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Dead Men Tell no Tales, c’est celui qui dit qui est… vivant !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 802 vues 11 minutes de lecture
Dead Men Tell no Tales




Le fameux bateau pirate, le Skelit’s Revenge, est enfin pris d’assaut et est en flamme ! Ce qui est une aubaine pour vous, car il renferme énormément  de trésors prestigieux. Il est temps de se rendre sur le bateau et de récupérer tous les trésors. Mais il faudra faire face aux pirates ennemis encore vivants sur le bateau et surtout, ne pas succomber aux flammes ! Un bateau qui prend feu est un bateau qui prendra l’eau ! Avec votre équipage vous vous empressez de monter à l’abordage et c’est à ce moment que vous sentez toute la puissance du feu qui vous entoure. Vous passez une, puis deux pièces en cherchant vos butins, c’est alors que vous vous retrouvez nez à nez avec des pirates squelettes qui feront tout pour vous empêcher d’avancer plus loin. Sortez votre sabre et commencez à faire le ménage; il ne reste pas beaucoup de temps avant que le bateau succombe aux flammes.

Dead Men Tell no Tales, est un opus coopératif de Minion Games, sorti sur Kickstarter et financé en 2014. Prévu pour 2 à 5 pirates avides de richesse pour 13 ans révolus et pour des parties d’environ 75 minutes. Créé par Kane Klenko et illustré par le duo Jason D. Kingsley et Chris Ostrowski, ce jeu nous propose d’endosser le rôle de pirates à la recherche des fameux trésors du Skelit’s Revenge.

Cependant, la tâche ne sera pas chose facile, puisque le feu sur le bateau nous dictera quand est-ce que ce dernier coulera et surtout il nous empêchera de le fouiller sans y laisser des plumes. Et surtout, beaucoup d’énergie. Il faudra gérer le feu, les pirates ennemi à combattre, fouiller entièrement le bateau pour ne rien louper et ramener les trésors au fur et à mesure (ce serait trop facile de tout prendre en un seul voyage non ?). Le tout sur votre petite barque afin de tout ramener sur votre bateau. Un jeu rythmé, avec beaucoup de tension, de surprise et de difficulté.

Pour être plus précis, dans Dead Men Tell no Tales, le but du jeu sera dans un premier temps, de découvrir un maximum le bateau Skelit’s Revenge comme un dungeon crawler pour avoir le plus de chance de retrouver tous les trésors à récupérer. Puis ramener tous les trésors du bateau sur votre barque; vous choisissez le nombre de trésors à ramener en fonction de la difficulté choisie. Puis, il faudra que tous les joueurs s’échappent du bateau !

Jusqu’ici, c’est limpide, c’est simple, c’est « in the nose », mais c’est sans compter sur la fourberie de Kane Klenko qui proposera de multiples façons de perdre la partie. En effet, vous perdez la partie si, le bateau explose un certain nombre de fois (et oui,… des barils de poudre dans certaines pièces peuvent faire des ravages), si vous devez rajouter des jetons squelettes pirates et que vous n’en avez plus dans la réserve. Ou encore, si une pièce est détruite, si vous ne pouvez plus ramener tous les trésors sur votre barque, si votre pirate meurt une fois que tous les trésors sont révélés, etc… Vous l’avez compris, ce jeu est impitoyable, mais sacrément bon.

Voyons un peu plus dans les détails comment se déroule un tour de jeu dans Dead Men Tell no Tales.

Il était un petit naviiiiiire…

Chaque joueur choisit un pirate, un plateau de jeu avec sa jauge de fatigue et de combat, une carte équipement spécial, son pion joueur et 5 jetons actions. Pour commencer, un joueur va toujours piocher une tuile « pièce » du bateau pour découvrir le bateau et le placer sur le plateau de jeu, formé par des tuiles de départ. Lorsqu’une tuile est posée nous piochons aléatoirement (dans un sac) un pion découverte qui peut être un trésor, un jeton bonus ou un méchant pirate !

Ensuite, le joueur actif dépensera ses 5 jetons actions parmi les actions disponibles. La première, marcher (se déplacer d’1 pièce à une autre). Vous pourrez aussi courir (se déplacer jusqu’à 2 pièces). Combattre le feu (baisser de 1 le niveau du feu dans la pièce qui est représenté par un dé à 6 faces). Eliminer 1 jeton squelette pirate (qui est une réussite automatique). Également, récupérer un jeton (trésors, bonus, etc.). Ou encore se reposer (baisser son niveau de fatigue de 2 sur son plateau joueur). Augmenter de 1 son niveau d’attaque (sur son plateau joueur). Et dernière action possible, échanger sa carte équipement spécial avec une autre disponible.

On terminera le tour en piochant une carte « évènement » nommée Skelit’s Revenge, qui vous demandera possiblement d’augmenter certains dés sur le plateau qui représentent le niveau du feu, de rajouter des jetons squelette pirates ou de faire avancer d’une pièce les jetons ennemis pirates vers le joueur le plus proche.

Une fois cette dernière phase terminée, on recommence jusqu’à ce qu’une condition de victoire ou de défaite soit remplie.

Quand jouer avec le feu devient vivement conseillé

Dans un premier temps, nous avons été étonnés de l’épaisseur de la boite qui est plutôt fine. Mais cela n’empêche pas d’avoir du « matos » à l’intérieur et d’une bonne qualité qui plus est. Par contre, disons le tout de suite, l’insert de la boite ne sert absolument à rien; virez-le, vous gagnerez de l’espace pour bien tout ranger. Niveau qualité du matériel, les cartes sont de bonne facture et superbement illustrées. Les tuiles, solides et également avec de belles illustrations. Les meeples en bois sont aussi très sympas avec une forme de pirate ainsi que les jetons squelette en forme de crâne… vraiment très cool. Le plateau joueur, comportant un disque à monter soi-même est également bien produit et les dés de couleurs jaune et rouge qui feront office de niveau du feu dans les pièces du bateau sont aussi très bien.

Nous avons apprécié les illustrations dans leur ensemble, qui collent parfaitement au thème. Le matériel comporte également très peu de texte. On n’ira pas jusqu’à dire que le jeu est « langage indépendant », mais presque ! Les pouvoirs des cartes joueurs et les cartes équipements sont les seuls éléments dans le jeu qui disposent de texte mais cela reste très léger. Ce qui est plutôt agréable car le jeu n’est disponible (à l’heure actuelle) qu’en anglais. Pour nos amis qui ne parlent que la langue de Molière, cela ne sera pas une immense difficulté de comprendre le jeu et de se lancer dans une partie de Dead Men Tell no Tales. Il suffit qu’une personne de la bande de ludo-copains puisse prendre connaissance des règles de base.

Cela nous amène à parler des règles qui, elles, ne brillent pas sur la mise en page. En effet, même si les règles sont plutôt bien écrites et compréhensibles, la mise en page est selon nous un vrai problème. Tout est trop condensé pour tenir sur 8 pages, avec des images très utiles, mais le manque d’espace et de zone « aérées » alourdit la lecture et on a l’impression d’avoir une mini-dissertation à lire ! Un petit lexique en fin de livret de règle aurait aussi été appréciable. Espérons qu’une version 2.0 du règlement puisse un jour être proposée aux joueurs.

En revanche, la thématique demeure particulièrement entrainante et le gameplay en totale adéquation ! La pression monte au fur et à mesure de la partie et cela devient de plus en plus difficile à gérer. Le feu, les squelettes, les ennemis, les trésors, etc. Pfiouuu ! Une montée en puissance crescendo qui rendra le jeu très immersif et palpitant. Sans parler de la fatigue qui sera le moteur, pour ne pas dire les poumons, de votre personnage. Sachez que sur votre plateau joueur, vous aurez une jauge de fatigue qui augmentera en fonction de vos déplacements et surtout du niveau des flammes de la ou des pièces que vous traversez ! Et oui, une pièce en feu n’est pas de tout repos, bien au contraire. Donc ce sera à vous de faire en sorte de gérer le niveau des flammes (en baissant le niveau du dé de feu pour une action) et de vous fatiguer le moins possible. Si vous arrivez à votre limite de votre fatigue,…vous mourrez !

Les jetons squelettes sont également un paramètre difficile à gérer. Outre le fait que vous pouvez perdre la partie si vous arrivez en pénurie de jetons squelette, selon le nombre de jetons squelettes dans une pièce, cela va aussi influencer vos actions ou vos déplacement. Vous serez donc obligés de faire attention au nombre de jetons squelettes présents sur le plateau.

La prise en main est quant à elle très facile et rapide. Cela permet de rapidement rentrer dans le vif du sujet et de bien apprécier le jeu dès sa première partie. Un seul tour de jeu suffit pour comprendre comment se déroule Dead Men Tell no Tales, mais cela vous prendra probablement plusieurs parties pour réussir votre mission, selon la difficulté choisie. Vous voilà prévenus !

Le tour de jeu reste relativement rapide, mais les choix seront difficiles à faire et sont multiples. Il faudra être capable de penser à moyen terme pour pouvoir s’en sortir et s’entraider. C’est nécessaire. Pour faciliter la fouille du bateau, ainsi que pour gérer les combats à effectuer sur les possibles ennemis présents sur le bateau. Tout cela rend les joueurs non-actifs tout de même concernés par le tour de jeu du joueur actif. Les temps morts n’existent pas avec Dead Men Tell no Tales, mais la mort tout court vous guette sans arrêt ! Ça c’est sur.

Ce qui est également intéressant, concerne la rejouabilité qui sera sans limite. En effet, à chaque partie le bateau sera découvert avec une configuration différente. Les jetons trésors sont également tirés aléatoirement dans un sac fourni par le jeu, et donc cela va également changer entre les parties. Sans compter que chaque pirate qui sera joué possède une compétence qui lui est propre, ce qui changera aussi l’expérience de jeu selon le ou les pirates sélectionnés.

Que ce soit à deux joueurs ou à cinq, vous allez vivre la même aventure, sans que cela soit potentiellement plus difficile ou plus facile. Il y a des variantes que nous pouvons toujours appliquer (sans que ce soit officiellement écrit dans les règles), comme le fait de prendre 2 pirates chaque joueur, pour une partie à 2 joueurs. Ou prendre également 2 pirates pour jouer une partie solo ! Nous le répétons encore une fois, ce n’est pas proposé par les règles, mais nous avons pu tenter l’expérience et cela fonctionne très bien. Malgré tout, c’est toujours plus drôle de joueur à plusieurs pour avoir de l’interaction.

En résumé, le jeu demeure vraiment une très bonne surprise, il n’est certes pas parfait sur tous les aspects (notamment les règles), mais présente un vrai potentiel et propose une très bonne expérience ludique qui ravira les personnes appréciant le challenge et la coopération. Le – relatif – petit format est aussi très plaisant, pour un jeu qui propose beaucoup de matériel. Un matériel simple, efficace et qui contribue à la qualité de ce jeu et à sa rejouabilité. Un vrai point fort ! Nous avons apprécié la difficulté modulable ce qui permet au plus sensible de ne pas se sentir frustré après quelques parties sans succès.

Et en point d’orgue, sachez également qu’une extension est disponible. Mais ce sera peut-être pour une prochaine occasion, histoire de vous en reparler.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
Dead Men Tell no Tales sur Board Game Geek
Le site de l’éditeur Minion Games

Rédacteur de l’article : Eric

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