Bon, à gauche nous avons de la forêt. A droite des champs de blé et plus loin, la mer. Derrière nous avons… aaaargh des Kobold ! Courrez jusqu’à la première ferme en vue, nous nous y réfugierons ! Si seulement ces terres inexplorées n’étaient pas aussi risquées, il y aurait sans doute bien plus de cartographes de nos jours. En effet, la vie est dangereuse pour un cartographe, surtout pour ceux provenant du Royaume de Nalos. Sachez que la Reine Ginmax décida d’étendre son territoire pour y revendre des fiefs aux plus offrants. Heureusement que cela paie bien, enfin, si nous restons en vie… Nous risquons à tout moment des attaques surprises ennemies. Peu importe le danger, pour notre Reine, seule la réputation que nous gagnons au fruit de notre travail fera notre fortune, alors il n’est pas question de chômer. Au boulot ! A vos marches, prêt, crayonnez !
Cartographers est un jeu de Jordy Adan qui s’inspire de l’univers du jeu Roll Player (de Keith Matejka). Edité chez Thunderworks Games pour la VO et chez Intrafin Games pour l’édition française. Nous avons un opus pour des explorateurs de 10 ans et plus, pouvant être joué de 1 à 100 joueurs (nous ne l’avons jamais testé mais si c’est écrit sur la boîte c’est que cela doit être possible !) pour une durée d’environ 40-60 minutes. Les illustrations sont assurées par Luis Francisco (déjà présent pour le jeu Roll Player), mais il est accompagné cette fois par Lucas Ribeiro.
Concrètement, il est question d’un Roll & Write, sans le roll, qui sera remplacé par des cartes, et par conséquent ce sera du Cards & Write (comme dans le jeu Welcome to… vous avez saisi l’idée n’est-ce pas ?). Le but étant de cartographier sur sa petite feuille personnelle le territoire inexploré du Nord et de récolter un maximum de points de réputation pour être déclaré le plus grand et le plus beau cartographe de tout le Royaume ! Rien que ça. D’accord on a exagéré avec le plus beau mais cela vous tente ? Alors venez par ici qu’on vous explique comment se déroule un tour de jeu dans Cartographers !
Jouez votre carte graphiste !
Dans Cartographers, chaque joueur recevra un petit feuillet qui représente l’entièreté du territoire du Nord encore inexploré à ce jour et ce sera à vous de le remplir. Vous allez jouer au total 4 saisons et dans une saison vous pourrez explorer des territoires par le biais des cartes exploration et le dessiner sur votre feuillet. Attention car vous pourrez également y rencontrer des ennemis qui viendront pourrir votre feuillet (et potentiellement perdre des points de réputation). A la fin de la dernière saison, un décompte de points est effectué pour connaître le grand gagnant. Mais comment gagne-t-on des points ? (On vous entend crier) La réponse est simple, avant de commencer une partie nous allons révéler 4 cartes du paquet d’objectifs et le reste du paquet retournera dans la boîte jusqu’à votre prochaine partie de Cartographers. On marquera des points en fonction de ces 4 cartes objectifs.
Un tour de jeu s’effectue avec une phase d’exploration, une phase de dessin (sur sa feuille), une phase de vérification (de la fin de la saison en cours), et finalement, une phase de score (si la fin de la saison est déclenchée). En résumé, on pioche (pour tous les joueurs) la première carte du paquet exploration. Ensuite on dessine sur le feuillet parmi les 2 choix sur la carte révélée. Puis on vérifie si la carte révélée met fin à la saison en cours. Et si tel est le cas, on calcule son score en fonction des cartes objectifs
Simple comme bonjour n’est-ce pas ? La seule variation possible du tour de jeu est lorsque nous piochons une carte « attaque ennemis » où nous allons devoir passer notre feuillet à notre voisin pour que ce dernier dessine (où il le souhaite) le malus de la carte « attaque » dans le but de faire perdre un maximum de points à son adversaire. Une fois cette attaque résolue, nous la défaussons de suite et piochons la carte exploration suivante. Le jeu se poursuivra normalement. Voilà vous savez à 90% comment jouer à Cartographers, pour le reste nous vous laissons tout de même un peu de surprise.
Pas de Cartier sur vos adversaires !
Cartographers est une très belle découverte ludique, mais pas que ! D’un point de vue matériel, pas besoin d’en avoir des tonnes. Des cartes (moins de 50), un livret de feuillet et un crayon (fourni avec le jeu) suffiront à remplir vos soirées ludiques et peu importe que vous soyez 1 ou 100 joueurs. C’est d’ailleurs un gros argument chez nous que d’avoir un très bon titre qui possède une importante profondeur de jeu avec un matériel simple et compact. Nous en tout cas, on adore.
D’un point de vue illustrations, elles sont superbement réalisées (comme pour Roll Player) avec un style qui colle très bien à cet univers. En revanche, nous avons eu un peu plus de difficultés avec les illustrations iconographiques pour les cartes objectifs qui ne semblent pas forcément intuitives. En tous cas au début. Après quelques parties nous arrivons à comprendre sans forcément devoir lire les explications écrites sur la carte. Mais on doit se l’avouer, ce n’est pas toujours évident les premières fois.
Concernant la thématique de jeu, c’est une très bonne chose que d’avoir opté pour le gameplay de type « & write ». Cela met en exergue notre rôle de cartographe et de manière intelligente. Et oui, car faire n’importe quoi dans Cartographers ne pourra que rarement vous rendre service. Afin d’apprendre à jouer, les règles sont très bien écrites et illustrées avec environ 12 pages bien aérées qui amènent gracieusement les tenants et aboutissants du jeu. Ainsi que des explications plus détaillées sur les cartes objectifs + une page pour expliquer le mode solo.
La mise en place et sa prise en main sont très rapides, mais comme nous l’avons dit précédemment, il y a une grande profondeur de jeu et une rejouabilité immense. Que ce soit dans la combinaison du nombre d’objectifs en début de partie (totalement aléatoire), des multiples possibilités d’agencer son feuillet selon les cartes d’exploration, vous aurez de quoi y passer des heures dessus et d’arriver à plein de résultat différent. Certes, comprendre les petites subtilités du jeu nécessitera plusieurs parties pour apprendre comment maximiser les points sur votre carte. Cependant, cela va venir tout seul sans même vous en rendre compte. Malgré cela, vous aurez un nouveau challenge à chaque partie, sans parler que vous pouvez jouer à une variante B (au verso) de votre feuillet qui vous condamnera quelques cases au milieu de votre feuillet. En résumé, apprendre à jouer est vraiment à la portée de tous, ensuite ce sera à vous de faire mieux que votre adversaire à chaque partie.
Un aspect qui est également un bon point pour Cartographers concerne la durée du tour de jeu. C’est rapide, c’est fluide, c’est en simultané, c’est top ! On comprend pourquoi il est possible de jouer avec autant de joueurs en même temps. Mais ce qui est un point fort peut en revanche montrer des surprises sur un autre aspect qui concerne l’interaction. En effet, l’interaction est relativement légère, bien qu’elle soit tout de même présente. On s’explique ! C’est uniquement quand on pioche les cartes « attaques ennemis » que nous avons le droit de semer la zizanie sur le feuillet d’un adversaire. Mais, il est possible, lors d’une saison, de ne pas piocher de cartes « attaques » et si c’est le cas, chacun dessine dans son coin. Malgré tout, cela n’enlève pas de saveur au jeu. Nous avons eu beaucoup de plaisir à y jouer, à y rejouer. Grace à cette prise en main rapide, c’est le genre de jeu que nous pouvons emporter partout et le faire découvrir sans modération.
Pour le mode Solo, nous avons à faire à une grille de score pour savoir si vous êtes un Cartographe de légende ou un Cartographe de pacotille. Il y aura 2 adaptations à faire concernant les cartes « attaques » et sur le décompte des points pour faire une partie en mode solo. Mais encore une fois, rien de très compliqué, très rapidement assimilé donc très vite dans le bain. Nous préférons le mode multijoueurs mais nous ne crachons pas sur ce mode solo qui sera très compétitif pour atteindre le titre honorifique de Cartographe Légendaire.
En conclusion, nous avons été séduits par Cartographers et avons hâte de pouvoir le voir dans nos contrées francophones pour gagner encore davantage en réputation. Sa simplicité et sa rejouabilité sont ce qui nous a beaucoup plu, sans parler du matériel réduit pour parvenir à ce résultat. En tout cas, durant cette période difficile, le jeu nous a permis de nous évader un peu plus loin que notre jardin. Et vous ? Qu’attendez-vous, partez à la découverte ?
Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.
La règle du jeu (en anglais)
Cartographers sur le site Board Game Geek
Le site de l’éditeur Thunderwords