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Les Petites Bourgades, recette d’un jeu « béton » !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 653 vues 11 minutes de lecture

Droit devant, un charmant petit village, paisible mais alors complètement paumé au milieu d’on ne sait où. Oh personne ne s’en plaint car il y a tout ce dont il faut. Maisons tout confort, fermes, épiceries, usines, église… Le bonheur finalement ! Et dans les tanières du village – oui, parce qu’il y a aussi des tanières – les anciens racontent que ce petit coin de paradis est encore voué à une formidable expansion même si la place est limitée. Sans doute grâce à vous et à vos compétences de bâtisseur ! En ce jour ensoleillé, soyez le bienvenu dans votre nouvelle « Petite Bourgade » !

Il y a quelques temps, « Tiny Towns » a fait une sortie remarquée chez l’éditeur AEG ! Et finalement, les Lucky Duck Games ont décidé d’une localisation du titre en français. Pour notre plus grand plaisir, mais surtout pour le vôtre ! Et c’est ainsi que Tiny Towns est devenu, en français, « Les Petites Bourgades ». Prévu pour un à six joueurs, l’opus vous invite à construire votre village dans des parties d’environ 45 minutes.

Dans ce jeu signé Peter McPherson, il sera donc question de bâtir votre petite bourgade. Utilisant un système original de gestion de ressources et de placements, vous planifiez et vous construisez différents bâtiments qui rapportent de précieux points de victoire. Et le jeu se veut tout aussi passionnant en multi-joueurs qu’en solo ! Alors sans plus attendre, rendez-vous avec nous sur la place du village pour un résumé des règles, puis sur le parvis de la Mairie pour discuter de nos impressions.

Le nouvel urbaniste c’est vous !

Vous voilà devenu le Maire bâtisseur de votre petit bourgade. A la fin de la partie, le joueur qui accumule le plus de points de victoire l’emporte. Pour ce faire, chacun reçoit un plateau individuel comprenant seize emplacements (une grille de 4×4). Tous les joueurs disposent aussi d’un bâtiment unique, offrant un pouvoir spécifique et des points de victoire supplémentaires, qui pourra être construit – ou non – pendant le jeu.

A son tour, le premier joueur décide d’utiliser une ressource parmi les cinq disponibles (bois, blé, brique, verre ou pierre). Il se saisit alors du cube de couleur correspondant dans la réserve générale. Ce type de ressource sera également utilisé par tous les joueurs pour le tour en cours. Ce cube devra être placé dans l’une des cases du plateau individuel de chaque joueur. L’objectif consiste à ériger l’un des sept bâtiments selon un plan de construction propre à chaque bâtisse. Quand toutes les ressources ont été placées correctement dans la ville, ces dernières sont retirées et le bâtiment est alors placé sur l’une des cases précédemment occupée par les ressources qui ont été nécessaires à sa construction. Puis, un nouveau tour commence et le joueur suivant décide du type de ressource qui sera ensuite utilisé pour le nouveau tour.

Au cours d’une partie, vous pourrez bâtir sept bâtiments différents correspondant chacun à des combinaisons de ressources particulières (des fermes, des cottages, des chapelles, des puits, des théâtres, des tavernes et des usines). Chaque bâtiment rapporte différents points de victoire et comportent des conditions diverses pour scorer en fin de partie. Quand les joueurs ont rempli leurs grilles, la partie prend fin, les points de victoire sont additionnés et les éventuelles cases vides font perdre des points.

Savoureux, de la première à la dernière pierre

Lors de la première approche, on découvre déjà une grande boîte et une fois n’est pas coutume, le contenant s’avère entièrement toilé ! Un gage de qualité ? Vérifions tout cela en regardant ce qui se cache sous le couvercle. A l’intérieur, on retrouve les plateaux individuels, des cartes en grand format et d’autres plus petites pour le mode solo, des cubes en bois et une belle quantité de meeples aux effigies des différents bâtiments du jeu. Sans oublier un grand pad de feuilles de score et la règle du jeu. Le matériel s’avère produit avec soin et on a fortement apprécié les nombreux petits bâtiments en bois qui apportent un véritable plus à l’ensemble. Par ailleurs, les très jolies illustrations signées Gong Studio nous mettent encore plus dans l’ambiance et contribuent largement à une bonne immersion.

Le thème de la construction de ville a été largement usé et utilisé dans le monde du jeu de société. C’est donc un énième jeu dans lequel on nous fait bâtir toute une série d’édifices. Qui disait que le secteur du BTP serait un jour en crise ? Cela dit, on doit avouer que pour les mécanismes exploités dans Les Petites Bourgades, le thème passe plutôt bien et concorde avec l’ensemble. Relevons encore les très belles illustrations qui apportent une sacrée plus-value au jeu, à son immersion et à l’exploitation du thème.

Pour la règle du jeu, rien de très compliqué. Surtout que les explications tiennent sur seulement XXX pages. Un feuillet d’instructions qui nous a beaucoup plu et qui va directement à l’essentiel. Des explications claires ponctuées de quelques visuels, pour un jeu qui se veut véritablement simple à prendre en main.

En quelques minutes, la première partie est mise en place et chacun peut se lancer dans l’optimisation de son jeu. Le titre est facilement compréhensible et lors de la prise en main initiale, on comprend rapidement quelles seront les finalités du jeu et comment y parvenir. C’est facile à comprendre, facile à entrer dans la partie, et cela que l’on soit grand ludiste ou joueur débutant.

Les Petites Bourgades utilisent plusieurs mécanismes qui concordent très bien entre eux. Le système du placement, façon puzzle, se retrouve clairement au centre du gameplay. Et mieux vaut avoir une bonne perception des éléments dans l’espace. Surtout que les schémas de constructions vont s’emmêler et se retourner dans tous les sens, sur votre petit espace limité de seize cases. On a également apprécié divers petits combos qu’il y a lieu de mettre en place sur notre plateau. Non pas avec des cartes mais avec les différents bâtiments construits, ceci afin de générer des points de victoire. En multi-joueurs, chacun des protagonistes devra garder l’œil sur le jeu des autres et parfois, même sélectionner des ressources qui vont complexifier leur jeu. Il y a donc un petit côté « dans ta face » qui n’est pas désagréable. Surtout que vous pourrez même vous venger dès que reviendra votre tour.

Et justement, en parlant de notre tour… voilà encore un élément qui constitue la force de ce jeu. Grâce à son gameplay très simple (mais pas simpliste), les tours de jeu sont particulièrement vifs et rapides. On reste constamment à effectuer des actions et on joue tout le temps, même quand nous ne sommes pas le joueur qui décide des ressources à utiliser. Et c’est vraiment très agréable de jouer dans ces conditions !

Bien sûr, le système de jeu reste le même d’une partie à l’autre. Mais ce n’est pas pour autant que les parties se ressemblent. Un deck de cartes plutôt conséquent assure un très bon renouvellement avec des combinaisons de bâtiments qui se renouvellent à chaque partie. Sans compter que vous ne placerez jamais tous les bâtiments aux mêmes endroits d’une partie à l’autre. Et il y a toujours de nouvelles stratégies à exploiter pour essayer de marquer toujours plus de points.

Au final, nous étions un peu dubitatifs sur ce titre qui apporte encore une thématique de construction de ville. Mais il faut bien avouer que l’opus a tout pour plaire. Un très joli matériel rehaussé par de sympathiques illustrations et des petits composants travaillés qu’on prend beaucoup de plaisir à manipuler. Facilement assimilable mais aussi facilement explicable, la règle du jeu se prend en main en quelques minutes et par des joueurs de tous âges. Amateurs de stratégie et de puzzle, d’optimisation et de réflexion, vous ne pourrez pas passer à côté des petites bourgades. Essayer c’est l’adopter, quant à nous, on a savouré nos parties de la première à la dernière minute !

En solo dans ta Bourgade…

Mais Les Petites Bourgades se jouent également en solo. Nous ne l’avons pas encore évoqué avec vous mais sachez que la règle ne change absolument pas. Sauf sur un seul point. Le choix des ressources est alors défini par un deck de cartes dont les trois premières sont piochées. Le joueur décide alors d’utiliser une des trois ressources indiquées sur les cartes, puis en pioche une nouvelle à chaque tour. La carte utilisée se retrouve ensuite au bas de la pioche.

Concrètement, le jeu ne change pas dans ses mécanismes et dans sa façon d’aborder la partie. Cependant, nous avons davantage apprécié cet excellent mode solo, à une partie multi-joueurs. Tout simplement parce que le choix des ressources s’avère un peu plus grand en solo qu’en multi-joueurs et on « subit » moins les choix parfois désavantageux des autres joueurs. Ainsi, il y a un meilleur contrôle sur le jeu et ce mode permet ainsi le vrai développement d’une stratégie de construction.

Nous avons également apprécié le fait de ne pas mélanger le deck des cartes en cours de partie. Alors certes, il n’est pas toujours simple de se rappeler de l’ordre des cartes mais certains enchaînements peuvent parfois être anticipés et cela apporte un véritable plus aux sensations de jeu. Néanmoins, attention à savoir s’arrêter au bon moment car sur les dernières ressources, nous sommes clairement soumis aux tirages des cartes et cela peut coûter quelques points de victoire au final…

Bien sûr, ce mode solo consiste uniquement à battre son propre score de parties en parties. Cependant, on a ressenti un vrai challenge avec un gameplay tendu et exigeant et nous apprécions encore et toujours le défi proposé par ces Petites Bourgades. Un solo qu’un aura donc souvent plaisir à ressortir, à n’en pas douter !

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

Les Petites Bourgades sur le site de Board Game Geek
Le site de l’éditeur Lucky Duck Games

Rédacteur de l’article : Léo

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