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La Petite Mort, un jeu avec période décès !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 479 vues 11 minutes de lecture

Seul dans ton lit, tu commences à t’endormir. Les paupières deviennent de plus en plus lourdes et tu te sens tomber dans les bras de Morphée. Soudain dans un nuage de fumée, la Mort et son fils apparaissent :
– Je me sens épuisée par le boulot ! Il est vraiment temps que je prenne ma retraite et que tu deviennes la Mort.
– Mais papa ce n’est pas ce que je veux faire. Je ne veux pas devenir la nouvelle faucheuse. Je veux devenir fleuriste !
– Tu vas le faire et ce ne sera pas autrement…
Sur ces paroles, la Mort lève sa faux et dans un mouvement vers le bas s’exclama “votre âme”.

Bon d’accord, l’intro n’est pas des plus gaies mais c’est bon, vous êtes dans le thème ! C’est donc avec un plaisir non dissimulé (et non pas la mort dans l’âme) qu’aujourd’hui nous allons vous parler du jeu « La Petite Mort ». À l’origine, La Petite Mort est une bande dessinée créée par Davy Mourier. On y suit les aventures de petite mort ainsi que de ses parents. Mais son avenir est déjà tout tracé. Il prendra la place de son père en tant que grande faucheuse, alors que lui n’aspire qu’à devenir fleuriste. Cela s’est ensuite décliné en web-série animée qui reprendra également les grands thèmes de la bande dessinée éponyme.

Mais ce n’était pas sans compter sur la maison d’édition Lumberjacks Studio pour en faire une adaptation ludique. Nos amis les bûcherons ne sont pas des inconnus dans le monde ludique car avant d’éditer des jeux, ils étaient connus pour fabriquer des figurines sous le nom de “skull mini”. Puis vint la campagne Kickstarter pour la première version de Gob’z’Heroes. Fort de ce succès, ils deviennent alors les Lumberjacks et éditent avec succès Peanut Club (jeu d’enchères ou celles-ci se font avec de la monnaie, des chameaux ou encore des cacahuètes. On vous en a déjà parlé). Avec les Lumberjacks, La Petite Mort – le jeu – a donc un bel avenir devant lui.

Dans le jeu, c’est donc tout naturellement que vous incarnerez la petite mort (fils de la grande faucheuse). Aux commandes du titre, on retrouve François Bachelart (connu notamment pour Guerre et Frontières ainsi que Symbioz) et à l’illustration cela ne pouvait qu’être Davy Mourier lui-même. Sorti le 15 novembre 2018, ce jeu est accessible à partir de 14 ans et se joue de 2 à 4 joueurs. Il vous suffira d’être le premier à remplir les 4 objectifs pour obtenir votre diplôme de fauche et ainsi remporter la partie.

Un petit tour par le « Y’A KOI DEDANS » et on vous en parle plus en détails…

Y’a Koi Dedans ?

Fauchera, fauchera pas ?

Comme nous vous le disions plus haut, la mort a décidé de prendre sa retraite et c’est à vous de prendre la relève. Pour cela vous devrez être le premier à remplir les objectifs prévus sur le diplôme de fauche que vous aurez choisi avec les autres joueurs. La difficulté du jeu réside dans le diplôme que vous aurez sélectionné. Car oui, un diplôme est égal à une difficulté.

Chaque joueur possède devant lui 3 cartes personnages et dispose en main de 3 cartes caractères et 2 cartes fauche.

Parmi votre main de 3 cartes caractères, vous en choisirez une pour vous et vous en donnerez une à votre voisin de droite et idem pour votre voisin de gauche. Chaque joueur en fera de même pour toujours avoir une main de 5 cartes (les 3 cartes caractères plus les 2 cartes fauches) .

Une fois la phase de draft effectuée, chaque joueur devra poser le nombre de cartes qu’il souhaite sur ses personnages, mais il y a aussi la possibilité de toutes les poser sur un seul et même personnage (au risque et péril des joueurs). Enfin vient la phase de fauche. A l’aide de vos cartes, vous pourrez, si vous le désirez, faucher les personnages de vos adversaires. Sur chaque carte personnages ou caractères, vous trouverez des pictogrammes rouges et verts.  Les pictogrammes rouges représentent les faiblesses ou les maladies qui permettront aux autres joueurs de faucher vos personnages, et les verts, leurs résistances. A savoir que chaque faiblesse a forcément une résistance et qu’elle permet de ne pas mourir à cause de cette faiblesse. Sur les cartes fauche, vous retrouverez les mêmes symboles. Cela signifie que vous pourrez faucher n’importe quel personnage de vos adversaires possédant ce symbole. Si vous ne le pouvez pas, ou ne voulez pas faucher, vous aurez la possibilité de prendre un jeton “death powa”. Sur ces jetons, il y est représenté les mêmes pictogrammes faiblesses et ils sont des aides pour pouvoir faucher plus facilement.

Une fois que vous avez joué la phase de fauche, les cartes du personnage ayant trépassé sont partagées entre le ou les joueurs faucheurs (oui car plusieurs joueurs peuvent faucher le même personnage) et le joueur fauché. Les cartes iront dans votre cimetière permettront de remplir les différentes conditions de victoire.

Une fois cette phase jouée, vous accompagnerez vos personnages ayant 3 cartes caractères vers une mort lente et paisible. Ils iront également dans votre cimetière. Enfin, vous compléterez votre main pour toujours avoir une main de 5 cartes et vous remplacerez les personnages éliminés pour en avoir 3 dans votre zone de jeu.

La partie s’arrête lorsque le premier joueur remplit tous les objectifs du diplôme et remporte la partie.

Tic tac, tic tac, ton heure arrive !

Ce qui attire au premier coup d’œil, c’est forcément l’originalité de la boîte. Celle-ci (pour coller parfaitement au thème du jeu), en forme de cercueil noir… il fallait oser ! A l’intérieur, 133 cartes, 20 pions “petite mort” (cinq de 4 couleurs), 21 jetons “death powa”, 9 diplômes, 2 aides de jeu et une règle du jeu. Le matériel est de bonne facture et mention spéciale pour les petits meeples imprimés qui apportent un vrai plus et que sont du plus bel effet.

Prenons quelques lignes pour exhumer la règle du jeu. Tout d’abord sur la mise en page qui se présente en demi cercueil pour lui permettre de rentrer plus facilement dans la boîte. Et lorsque vous l’ouvrez, elle prendra la forme du cercueil. Amusant ! Au nombre de 10 pages, la règle en tant que telle ne tient que sur 6. Chaque phase de jeu y est parfaitement décrite avec des exemples bien précis si cela est nécessaire. Les illustrations des cartes sont toutes de nature humoristique et vous prendrez un certain plaisir à les lire. Vous pouvez nous croire !

La mise en place du jeu se fait très rapidement, ce qui permet aux joueurs de commencer à jouer presque immédiatement. Chaque joueur placera devant lui 3 personnages, pioche 3 cartes caractères et 2 cartes fauche et ça y est c’est parti. Les tours s’enchaînent rapidement, les règles étant claires et précises permettant une fluidité dans les différentes phases d’un tour sans avoir forcément besoin de faire des retours à la règle.

Avec ses 9 diplômes, les niveaux de difficultés seront différents et cela permet une bonne rejouabilité. On appréciera également l’interaction entre les joueurs que La Petite Mort procure en ne se limitant pas qu’au voisin mais bien à tous les joueurs présents autour de la table.

Niveau stratégie, il faudra tout faire pour conserver vos personnages jusqu’à la fin de vie tout en essayant de faucher les personnages de vos adversaires. Et c’est là que le jeu prendra tout son sens et son plaisir. Plaisir d’être un véritable agneau et en même temps réveiller le démon qui sommeille en vous (“il m’entraîne au bout de la nuit, les démons de minuit”) pour dévaliser les âmes de vos adversaires. Cependant, ne vous attachez pas trop à vos personnages car on ne sait jamais ce qu’il peut arriver (mouahahahahaha, rire démoniaque). Entre phase de draft, évolution du caractère de vos personnages et mécanismes de placements sur les personnages de vos adversaires, les tours de jeu s’enchaînent aussi rapidement que vous n’aurez pas le temps de tuer l’ennui (promis dernière fois que l’on fait des jeux de mots).

A deux joueurs, le jeu fonctionne bien, même si la stratégie ne sera forcément pas la même qu’à trois ou quatre joueurs car vous aurez les 2 cartes de votre adversaire et cela se résumerait en une course contre l’autre pour remplir les objectifs en premier. Mais c’est bien à trois ou quatre joueurs que le jeu prend tout son sel car l’interaction entre les joueurs n’en sera que meilleure. En effet, il faudra toujours être vigilant à ce que vont faire les autres et se demander s’il est judicieux d’être plusieurs à faucher le même personnage, au risque de ne pas ramasser beaucoup de cartes mais peut être empêcher un autre de remporter la victoire.

La Petite Mort fait partie de ces jeux faciles à installer et à jouer. Et plus on y joue, plus on a envie d’y rejouer. Vous l’aurez compris, La Petite Mort est un véritable coup de cœur au sein de la rédaction. Un petit jeu rapide à jouer mais qui demandera quand même une certaine réflexion dans les choix et les décisions que vous prendrez au risque de voir la victoire vous passez sous le nez. Si comme nous, vous avez une petite mort en vous qui demande qu’à se dévoiler au reste du monde (oui oui du monde car la mort est internationale), alors ce jeu est fait pour vous. Nous, le jeu nous a tués !

Au Diable la Mort

Attendez attendez, foule en délire. On n’a pas fini ! Les Lumberjacks avaient encore des annonces à nous faire en ce début d’année 2019. L’arrivée d’une extension (les Grands Méchants) sera disponible à l’achat à partir du mois de mars (pour une dizaine d’euros) avec un réassort du jeu de base. L’extension sera également jouable pendant le festival international du jeu de Cannes sur le stand des Lumberjacks (stand 08.16).

Cette extension nous offre la possibilité de jouer maximum à cinq. 10 nouveaux personnages, 15 nouveaux caractères et de nouveaux diplômes qui intégreront les méchants.

Et qui dit ajout de personnages Méchants dit également ajout de règles. Les nouvelles règles introduisent les Grands méchants. Ceux-ci auront des incidences calamiteuses pour les joueurs qui les posséderont mais seront plus durs à faucher. De plus, avec les nouvelles règles, il fallait accorder les diplômes du jeu de base avec celle-ci. Et c’est également ce qui nous est proposé dans cette extension.

Enfin, une règle appelée “la méchante règle” fait son apparition avec cette extension et rien que son nom permet d’envisager encore plus de fourberies dans la fauche.

Il ne vous reste plus que trois semaines à patienter pour enfin découvrir cette extension, qui si elle est aussi bien réalisée que le jeu en lui-même, risque de prolonger le plaisir. Mais on n’en doute pas une seule seconde !

Vous pensiez que nous allions vous laisser comme ça, sans une dernière petite nouvelle… Lors du FIJ, un concours sera organisé par les Lumberjacks avec lots à la clé. La désignation du vainqueur sera faite par François Bachelart pendant la séance de dédicaces de Davy Mourier le samedi à 16h30.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
La fiche du jeu sur Board Game Geek
Le site de l’éditeur Lumberjacks Studio

Rédacteur de l’article : Vincent

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