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Catalyst, où comment ne pas appeler un chat un chat

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 333 vues 8 minutes de lecture

C’est l’âge de la Renaissance. La découverte d’une nouvelle énergie catalytique et d’individus capables de la maîtriser a eu pour effet de chambouler l’équilibre précaire dans lequel baignait l’humanité. Saurez-vous tirer votre épingle du jeu en usant de ces capacités surhumaines ? Oui, forcément… Reste juste à savoir comment. Catalyst, en anglais, chez les italiens de dV Giochi !

“L’univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s’affine” [Eden Philpotts]

Le philosophe allemand Emmanuel Kant disait en son temps que la possession du pouvoir corrompt inévitablement la raison. Il n’aura probablement jamais eu aussi raison depuis la découverte de l’énergie catalytique. L’imaginaire de l’Humanité n’avait eu de cesse d’être bercée tout au long de son histoire de récits fantastiques mettant en scène de puissants personnages maniant l’art secret des arcanes, défiant les lois de la nature avec leur puissante sorcellerie. Pourchassés et brûlés en des temps plus sombres, l’humanité se fit peu à peu à l’idée que les sorciers et plus globalement, l’art de la magie, ne dépasserait pas le stade de l’illusionnisme distrayant et qu’aucun mortel ne pourrait jamais modeler son environnement en agitant les mains et en psalmodiant des textes mystiques trouvés dans un livre perdu dans une malle oubliée dans le grenier familial… C’est dire si le cataclysme fut conséquent lorsque le premier d’entre nous révéla par mégarde ses pouvoirs. Aucun de nous n’y était préparé ; d’ailleurs, comment aurions-nous pu l’être ?

Les premiers faits furent d’abord assimilés par les médias comme étant des problèmes isolés. Une explosion soudaine et inexpliquée, une panne générale de réseau, une soudaine baisse de tension dans un quartier, la défaillance générale d’un système réputé fiable… Il n’en fallu pas beaucoup plus pour que les politiques s’approprient ces différents incidents usant comme à leur habitude du spectre du terrorisme pour effrayer la population. Mais c’était sans compter sur des personnes qui allaient découvrir leur pouvoir au vu et au su de tous. La nouveauté est effrayante, spécialement quand on est incapable de la maîtriser. Certains virent en nous le plus grand danger de l’humanité, une menace qu’il fallait monitorer, brider, contrôler. Comment leur en vouloir ? Et ils essayèrent… Mais c’était peine perdue.

Quelques-uns parmi nous, peut-être trop indiscrets, voire trop arrogants, comprirent peut-être un peu trop tardivement qu’il aurait mieux valu pour eux de rester dans l’ombre… D’autres décidèrent tout bonnement de se défendre et l’Humanité comprit le message dans la douleur et ce qui fut autrefois l’emblème des Hacktivistes Anonymous devint le nôtre : « Nous sommes Catalyst, nous sommes légions, nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas, craignez-nous » !

« Ne soyez pas sorcier mais si vous l’êtes, faites votre métier. » [Victor Hugo]

Catalyst est un jeu de Draft et d’optimisation de combinaisons baignant dans une atmosphère post-apocalyptico-futiristico-technologique conçu par le mystérieux Permar Rodaser qui n’est autre que l’avatar combiné de ses auteurs – à savoir Per Abrahamsson, Martino Chiacchiera (Deckscape, Cloud Mine…), Roberto Corbelli (The Artifact, Boom Box…), David Frökmark et Sergio Roscini et illustré par Yann Tisseron (Killpower Ball, Wildlands…). Prévu pour 2 à 4 joueurs dès 10 ans pour une durée de partie moyenne de 20 à 40 minutes, le jeu a été présenté à la GenCon et à la Spielmesse d’Essen 2018. Il est édité en anglais par la maison d’édition italienne dV Giochi (ex daVinci Games).

Dans Catalyst, il s’agira pour les joueurs d’accumuler le plus de points de victoire possibles. Le tout en recrutant des Catalyst pour utiliser leurs pouvoirs, en faisant l’acquisition de bâtiment permettant de se combiner avec les pouvoirs des différents Catalyst et en obtenant des tokens pour remporter la suprématie militaire.

Comment devenir Magicien Catalyst en 10 leçons

Les règles sont extrêmement simples. Le jeu est composé de 3 types de cartes : les cartes Catalyst, Bâtiments et Objectifs. Alors que les cartes Catalyst et Bâtiments pourront être acquises par les joueurs tout au long de la partie, on ne piochera qu’une seule carte Objectif au début du jeu que l’on placera près du plateau. Cette carte d’objectifs s’appliquera à tous les joueurs et déterminera de quelle manière les joueurs pourront utiliser les « Bâtiments » pour marquer des points de victoire à la fin du jeu. Il existe 4 types de Cartes Catalyst et Bâtiment différenciées par une couleur (bleu, rouge, jaune et vert). Chaque carte dispose d’un coût d’achat ainsi que d’un pouvoir spécifique associé.

L’action se déroulera autour d’un plateau de jeu composé de 6 emplacements. Le premier emplacement sera réservé au talon de la pioche et les 5 suivants devront toujours être occupés par un Catalyst (une sorte de marché commun). Chaque emplacement dispose qui plus est d’un coût associé (+1/0/-1) qui devra être appliqué au coût de la carte lors de son acquisition. En parallèle du plateau, on placera également les 4 types de bâtiments en pile en les ordonnant par ordre décroissant (selon leur coût). Pour finir, les joueurs débuteront la partie avec une certaine quantité de pièces d’argent déterminée en fonction de leur position dans le tour.

Sortez vos baguettes magiques catalytiques !

La partie peut désormais commencer. À son tour, un joueur devra choisir une action parmi les 3 possibles. A savoir, collecter de l’argent, recruter un Catalyst ou activer un Catalyst.

Collecter de l’argent consistera à prendre un nombre équivalent de pièces d’argent égal au coût le plus élevé visible parmi les cartes Catalyst sur le plateau. Simple. Efficace.

Pour Recruter un Catalyst, le joueur devra payer son coût majoré/minoré du modificateur lié à l’emplacement. Une fois acquise, la carte est disposée devant le joueur, avec toutefois une petite subtilité de rien du tout : si le joueur possède un bâtiment qui se trouve être inoccupé (sans Catalyst) il aura toujours l’obligation de placer le dit Catalyst sur le Bâtiment.

Reste alors l’option d’activer un Catalyst et c’est là que va se situer la substantifique moëlle du jeu, forcément dépendante des deux précédentes. Pour activer une Catalyst, il suffira d’incliner ce dernier et d’appliquer les effets de son ou ses pouvoir(s). En activant les différents effets, on ne tardera pas à trouver/actionner des combinaisons Bâtiment-Catalyst très intéressantes permettant de non seulement décupler les effets mais également de remplir certains objectifs (synonyme de points de victoire en fin de jeu). Une carte Catalyst activée est retirée à la fin du tour du joueur et est déposée sur un tas ; les cartes ainsi utilisées permettant de remporter des points de victoire.

À la fin de son tour, il suffira au joueur de décaler les Catalysts restants (du marché commun) sur la droite du plateau en complétant ce dernier avec une (voire plusieurs) nouvelle(s) cartes(s) Catalyst et de vérifier qu’il ne possède pas plus de 8 pièces d’argent. On passe alors au joueur suivant…

Lorsque le talon des cartes Catalyst est épuisé, on passera sur une seconde pioche composée de 10 cartes pour procéder à un ultime tour de table. Il ne restera alors plus qu’à calculer les points de victoire de chaque joueur pour déterminer le vainqueur.

Et alors Catalyst, c’est une bonne situation ?

A la lecture des règles du jeu, il semble évident que Catalyst ne réinvente pas un concept et l’on pourrait même penser que l’équipe d’auteurs aussi sympathiques soient-ils, ont peut-être (même sans le vouloir) sombré un tantinet dans l’esbroufe en jouant sur la nomenclature des éléments du jeu (Catalyst/Magicien, énergie Catalytique/Mana etc..), histoire de se différencier d’autres titres peut-être conceptuellement un peu similaires. Il n’empêche qu’outre être visuellement attractif, le grand nombre de cartes (Catalyst/Bâtiment) offre une quantité relativement élevée de combinaisons de pouvoirs – plutôt funky – permettant d’optimiser ses tours de jeu de manière assurément jouissive ! Une approche ludique qui attirera sans aucun doute bon nombre de joueurs amateurs du genre.

Rédacteur de l’article : Patrick

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