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Dream On, jouez la carte des rêves !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 343 vues 5 minutes de lecture

Arthur, notre nouveau rédacteur, est décorateur. Alors forcément, il aime s’intéresser à celles et ceux qui, depuis les coulisses, nous font rêver et voyager. Pour son premier article, il a décidé de contacter Julien Prothière, auteur de Kréus (alias Kréo) et de Check ! pour parler de son actualité et découvrir son dernier titre, Dream On, un jeu familial et coopératif édité par CMON, paru en octobre aux USA et qui sortira en février prochain, localisé en français chez EDGE. Notons par ailleurs que Dream On a été co-écrit avec Alexandre Droit, déjà auteur de 9 jeux parmi lesquels Rings Up !, Apocalypse au Zoo de Carlson City ou encore Chop-Chop.

L’onirique à portée de main

L’ouverture de la boîte aux couleurs pop de Dream On révèle simplement un sablier de deux minutes, trois cartes de comptage (+2, +1 et -1) et 156 cartes « Rêves » dépourvues de texte et joliment illustrées par Valentina Moscon. Ces dernières, très colorées, mettent en scène objets, personnages, animaux, couleurs ou idées qui sont autant de matière pour créer un rêve dans un premier temps et le reconstituer par la suite.

Le rêve

En début de partie, chaque joueuse ou joueur se voit attribuer un grand nombre de cartes. On les pose ensuite librement au centre du tapis en les commentant afin qu’elles composent une narration et ce pendant les 2 minutes imparties. Cette phase, particulièrement drôle, peut donner lieu à de très nombreux scénarii, en fonction des cartes mais surtout de l’interprétation qu’en feront les joueurs.
Ainsi, prenons pour exemple trois cartes : une pomme, un vélo et une femme qui pleure.

Possibilité n°1
Le joueur 1 pose la carte Pomme en racontant le début du rêve : « J’ai rêvé d’une pomme… ». Joueuse n°2 enchaîne de la manière suivante : « …que je portais dans le panier de mon vélo ». Joueur 3 complète : « … mais on m’a volé ce vélo. »

Possibilité n°2
Joueur 1 : « J’étais à New York… ». Joueuse 2 : « …pour une course cycliste… » Joueur 3 : « …et je pleurais de joie après ma victoire ».

Au fil du temps, la réflexion logique s’efface au profit de la spontanéité, favorisée par la richesse des cartes et de leurs illustrations. Après avoir hésité du bout du gros orteil à entrer dans l’eau, on y plonge allègrement sans même s’en apercevoir. On retrouve alors les sensations du rêve, on lâche prise et chacun laisse libre cours à son imagination au gré des cartes.

Le réveil

La fin du sablier marque le réveil et on doit dès lors reconstituer ensemble, et carte après carte, le rêve que l’on vient de faire, son souvenir s’effaçant peu à peu. Après l’euphorie de la première phase, le retour à la réalité est dur tant les possibilités d’erreurs sont grandes, mais le travail de mémoire immédiate et collective fait admirablement écho à celui que l’on peut avoir au réveil après un rêve. Car si se souvenir de la première carte posée est parfois un défi, retrouver les suivantes nécessite de se creuser sérieusement la tête à cause de l’absurdité de certains enchaînements narratifs, ce qui promet de beaux fous-rires ! Pourtant, l’exactitude de la reconstitution, menée par les joueuses et joueurs à tour de rôle, définit le score final grâce aux cartes de comptage. Cette étape, parfois délicieusement frustrante permet d’établir une ébauche de stratégie pour la future partie. On se rend très vite compte que deux minutes, c’est parfois très long ! Peut-être prendrez-vous le parti d’utiliser moins de cartes ? Ou déciderez-vous de vous en tenir à un récit cohérent et plus simple à mémoriser ? Pourquoi ne pas se donner comme contrainte une thématique ou même une couleur ?

On en rêvait

Au-delà de l’aspect ludique assurément réussi, en quoi réside la richesse de DREAM ON ? Est-ce dans sa facilité d’accès qui le rend quasi universel et immédiatement jouable ? Dans sa puissance créatrice d’histoires abracadabrantesques ou profondément cohérentes ? Dans le fait que Dream On confronte et réunit à la fois nos parts d’enfant rêveur et d’adulte raisonné tout en faisant travailler notre mémoire ? C’est un peu de tout cela en même temps ! Julien Prothière nous propose un jeu d’une simplicité riche, multi-générationnel qui laisse à penser qu’il trouvera sa place dans nombre de ludothèques : celles des ludistes, des familles, mais aussi dans celles destinées à l’éveil des plus jeunes, voire même dans des institutions telles que des maisons de retraite pour entretenir le travail de la mémoire.
DREAM ON est un outil polymorphe, un jeu drôle et profond.

L’actu de l’auteur

Alors que Dream On est attendu chez nos dealers dès la mi-février 2018, son créateur est quant à lui déjà sur d’autres projets. Ainsi, l’auteur co-écrit avec Jean Philippe Sahut un jeu de couple -ou pas- basé sur « Roméo et Juliette » de William Shakespeare et qui sera édité par Sylex (Dreamscape, Troll Inn). Le projet s’appuie sur des mécaniques de placement et d’anticipation de mouvement afin que les joueurs, au travers des deux amants fassent grandir une jauge d’amour en limitant la progression de la haine… Coopération et bienveillance semblent être les signatures de Julien Prothière !

Allez, jouez bien et quant à nous, on file manger une pomme en faisant du vélo avec une pleureuse !

La fiche du jeu sur le site de EDGE

Rédacteur de l’article : Arthur

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